Avec les évolutions épistémologiques advenues en musicologie à la fin du siècle dernier, la notion de « processus créateur », loin d'avoir été marginalisée, s'est enrichie. Il ne s'agit pas seulement de l'extension des sketch studies (ou analyse génétique musicale) aux périodes post- et pré- XIXe siècle. L'abondance récente des travaux sur les processus de création artistique confirme le profond renouvellement en cours des objets (interprétation et « performance », improvisation, musiques populaires, ingénierie du son et conception informatique...) et des méthodes (croisements entre musicologie analytique et sciences sociales, entre enquête de terrain et expérimentation cognitive...). Quelles nouvelles connaissances sur les processus de création se construisent à travers l'intégration de nouveaux répertoires, l'élaboration de nouveaux outils d'analyse, et par le dialogue avec d'autres champs artistiques et d'autres disciplines scientifiques ?
Ce colloque, organisé par Nicolas Donin (Ircam) et Vincent Tiffon (Univ. Lille-Nord de France) sera l'occasion de rassembler pour la première fois les nombreux chercheurs intéressés directement ou indirectement par l'étude des processus de création musicaux/sonores (passés et présents), et de franchir un pas dans la confrontation et la mise en relation des différentes méthodologies développées depuis une trentaine d'années dans des champs de recherche trop souvent disjoints. Les communications exposeront des présentations analytiques des données (provenant du champ musical ou de champs connexes), et expliciteront les méthodes choisies ou adaptées. Elles pourront ainsi se situer dans la problématique plus vaste de la créativité artistique telle que l'abordent des disciplines non spécifiquement musicologiques : histoire, psychologie, sciences cognitives, sociologie, anthropologie, critique génétique, ...
Le colloque se tiendra à la MESHS (Maison Européenne des Sciences de l'Homme et de la Société) à Lille, les 29-30 septembre et 1° octobre 2011.
Un concert-lecture sera donné le 30 septembre 2011, à 18h00, à l'Auditorium du Conservatoire de musique de Lille. Des oeuvres de Marco Stroppa, deux mouvements de Traiettoria (1982-1988) pour piano et bande, des extraits de Hidinefte, ainsi que deux mouvements de Miniature Estrose (1991) seront joués par Florent Boffard au piano, et Marco Stroppa à la console de projection de l'Acousmonium (Musiques & Recherches - Ohain - Annette VandeGorne)
Quels procédés, quelles techniques, quels savoirs et savoir faire, les musiciens mettent-ils en oeuvre lorsqu'ils créent ?
Les célèbres promenades et les non moins célèbres carnets d'esquisses de Beethoven ont popularisé depuis le XIXe siècle l'idée que l'activité créatrice des compositeurs était faite non seulement d'inspiration mais aussi de labeur. Malgré l'impact de cette représentation du processus créateur comme travail ou discipline, relativement peu de connaissances à son sujet ont été produites au cours du XXe siècle, par rapport au savoir accumulé par l'analyse de ses produits - c'est-à -dire les « oeuvres » musicales au sens large. Une branche de la musicologie, les sketch studies, s'est développée aux Etats-Unis et en Europe dans les années 1970, mais elle s'est limitée par définition aux archives patrimoniales de la musique occidentale savante. Plus récemment, l'étude de l'interprétation et celle des musiques populaires ont conduit à réévaluer les dimensions collectives et collaboratives du travail créateur, tandis que les musiques de tradition orale (électroacoustique y compris) posaient de nouveaux problèmes de sources et de méthodes d'analyse.
Avec les mutations épistémologiques advenues en musicologie à la suite des sciences humaines et sociales à la fin du siècle dernier, la notion de « processus créateur », loin d'avoir été marginalisée, s'est enrichie. Il ne s'agit pas seulement de la remarquable extension des sketch studies aux périodes post- et pré- XIXe siècle. L'abondance récente des travaux sur les processus de création artistique confirme le renouvellement en cours des objets (interprétation et « performance », improvisation, musiques populaires, ingénierie du son et conception informatique, ...) et des méthodes (croisements entre musicologie analytique et sciences sociales, entre enquête de terrain et expérimentation cognitive, ...). Quelles nouvelles connaissances sur les processus de création se construisent à travers l'intégration de nouveaux répertoires, l'élaboration de nouveaux outils d'analyse, et par le dialogue avec d'autres champs artistiques et d'autres disciplines scientifiques ?
Ce colloque sera l'occasion de rassembler pour la première fois les nombreux chercheurs intéressés directement ou indirectement par l'étude des processus de création musicaux/sonores (passés et présents), et de franchir un pas dans la confrontation et la mise en relation des différentes méthodologies développées depuis une trentaine d'années dans des champs de recherche trop souvent disjoints. Les communications exposeront des présentations analytiques des données (provenant du champ musical ou de champs connexes), et expliciteront les méthodes choisies ou adaptées. Elles pourront ainsi se situer dans la problématique plus vaste de la créativité artistique telle que l'abordent des disciplines non spécifiquement musicologiques : histoire, psychologie, sciences cognitives, sociologie, anthropologie, critique génétique, ...
Contexte scientifique
Le projet MuTeC (Musicologie des Techniques de Composition Contemporaines) vise à documenter et interroger la spécificité d'un ensemble de méthodes et techniques de composition caractéristiques de la musique occidentale écrite, par l'étude approfondie et coordonnée de plusieurs processus créateurs représentatifs de la musique savante des XXe et XXIe siècles, impliquant chacun une technologie spécifique (montage d'enregistrements sonores, musique mixte avec sons de synthèse, installation sonore avec traitement temps réel, etc.). Ces études empiriques de l'interaction entre un projet artistique et ses outils techniques permettront : d'éclairer sous un jour nouveau un ensemble d'oeuvres de référence de la musique contemporaine ; de mieux comprendre la relation entre dispositifs (par exemple les interfaces logicielles) et créativité ; de mettre en évidence de façon plus générale certains traits caractéristiques de la cognition musicale à travers une analyse approfondie de l'une de ses formes à la fois les plus expertes et les moins étudiées.
Lien : http://apm.ircam.fr/MUTEC/
Soumettre une communication
Chaque proposition de communication, en français ou en anglais, comprendra les éléments suivants:
- Nom et prénom du (ou des) conférencier(s) ;
- Affiliation(s) institutionnelle(s) ;
- Biographie du (ou des) conférenciers (au maximum 700 caractères, espaces compris) ;
- Adresse postale, téléphone et adresse électronique ;
- Titre proposé de la communication ;
- Résumé, d'une longueur de 500 à 800 mots, présentant clairement le sujet, les objectifs de la communication et la méthodologie employée
- Bibliographie sélective (3 à 8 références) et principales sources utilisées (archives, données expérimentales ou ethnographiques, etc.).
Les dossiers devront être envoyés pour le 1er décembre 2010 au plus tard en fichiers joints (format WORD) à l'adresse ci-contre.
Les propositions de communication (résumé et bibliographie sélective) seront soumises au Comité scientifique, composé de spécialistes de plusieurs pays. L'avis de sélection sera notifié aux conférenciers dans un délai de 12 semaines.
URI/Permalien: