De plus en plus, les études de la théorie du raisonnement juridique se tournent vers la question de la preuve. Les litiges et les décisions qui en découlent reposent moins sur la contestation de la loi en elle-même ou sur son interprétation, que sur la contestation des preuves ou éléments de preuve.
Si dans un conflit de type juridique, preuve doit être faite, il s'agit bien souvent d'un processus de démonstration. Il faut démontrer au juge, contre la partie adverse, la correction de la preuve avancée ; preuve sur laquelle repose ensuite, tout ou en partie, la stratégie argumentative du plaignant ou de la défense.
Laquelle de ces parties, du plaignant ou du défendeur, doit supporter la charge de la preuve ? Dans quelle(s) mesure(s) une preuve est-elle suffisante ? Sous quelle(s) condition(s) la partie adverse peut-elle renverser la preuve établie ? Autant de questions qui mêlent raisonnement juridique, logique dynamique et approche argumentative de la logique.
La notion de preuve juridique invite nécessairement à s'intéresser à un champ pluridisciplinaire car elle constitue un carrefour entre le raisonnement juridique d'une part et le raisonnement logique d'autre part et permet d'ouvrir une connexion aussi forte qu'originale entre ces domaines. Or, bien qu'étant originale, et sans doute féconde, cette connexion n'a pas encore suscité l'intérêt de la communauté scientifique. Hormis quelques exceptions, les études proposées sur le sujet ne sont que très rarement pluridisciplinaires, appréhendant la notion de preuve tantôt du point de vue juridique, tantôt du point de vue logique.
C'est là toute l'ambition de cette journée : réunir des chercheurs venant d'horizons différents mais complémentaires, afin de bénéficier de leur expertise dans chacune des disciplines impliquées.
Journée organisée par Sandrine Chassagnard-Pinet (université Lille 2), Virginie Fiutek (université d'Amsterdam) et Sébastien Magnier (université Lille 3)
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