La publication de l'avis N° 121 du CCNE intitulé « fin de vie, autonomie de la personne, volonté de mourir » a remis sur le devant de la scène, si tant est qu'il l'avait quitté, le débat sur l'euthanasie et le suicide assisté.
Très grossièrement, ce document comporte un avis majoritaire qui conclue à la nécessité de maintenir un interdit de donner la mort ainsi qu'un avis minoritaire qui défend la reconnaissance d'un « droit de mourir ».
En revanche le comité a été unanime sur les points suivants :
- la nécessité de faire cesser toutes les situations d'indignité qui entourent encore trop souvent la fin de vie
- la nécessité de rendre accessible à tous le droit aux soins et la nécessité de développer l'accès aux soins palliatifs à domicile
- la nécessité d'associer pleinement la personne et ses proches à tous les processus de décision concernant sa fin de vie
- le respect des directives anticipées émises par la personne
À l'heure actuelle, et malgré leur nom de « directives », elles ne sont considérées par la loi que comme l'expression de souhaits, les décisions étant prises par les médecins. Le comité demande que lorsqu'elles ont été rédigées en présence d'un médecin traitant, et dans des circonstances où une maladie grave a été annoncée, les directives anticipées soient contraignantes pour les soignants, sauf exception dûment justifiée par écrit ;
- le respect du droit de la personne en fin de vie à une sédation profonde jusqu'au décès si elle en fait la demande lorsque les traitements, voire l'alimentation et l'hydratation ont été interrompus à sa demande
- la nécessité de développer la formation des soignants, leur capacité d'écoute et de dialogue, et les recherches en sciences humaines et sociales sur les situations des personnes en fin de vie
- la nécessité de faire cesser toutes les situations d'isolement social et de dénuement des personnes malades, des personnes handicapées, et des personnes âgées qui précèdent trop souvent la fin de leur vie, et de leur donner accès à l'accompagnement qui leur est indispensable
Enfin, le CCNE a insisté sur le fait que son avis ce n'est qu'un document de réflexion parmi d'autres et appelle de ses voeux l'organisation d'un large débat social. Les espaces de réflexion éthique régionaux (ERER), conformément à l'arrêté du 4 janvier 2012, ont vocation à susciter les initiatives en matière d'éthique dans les domaines des sciences de la vie et de la santé. L'ERER du Nord Pas-de Calais s'est donc saisi de cet appel et s'emploie actuellement à organiser ce débat dans la région.
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