Le projet « Droit, arts, sciences humaines et sociales : (dé)passer les frontières » s'inscrit dans une démarche épistémologique correspondant à une volonté d'appréhender plus globalement le phénomène juridique à l'aide de disciplines connexes (économie, sociologie, philosophie, psychologie, arts). Il se présente comme un cycle de séminaires conclu par un colloque.
Le juriste, dans son travail de recherche, est souvent amené dans le but d'enrichir sa réflexion voire de mieux cerner son objet à utiliser les acquis d'autres disciplines du champ des sciences humaines et sociales. Pourtant cette démarche n'est pas neutre sur le plan méthodologique et oblige à prendre au sérieux les exigences de l'interdisciplinarité.
Le projet a pour objectif de comprendre les liens que le droit entretient avec d'autres disciplines du champ des sciences humaines et sociales. Il comprend alors deux phases aux portées méthodologiques différentes : l'observation précédera l'interprétation.
La phase d'observation a pour objectif de rechercher, d'analyser, de comprendre l'intensité et la nature des relations entre les champs disciplinaires, comment le discours de la dogmatique juridique s'articule avec les discours d'autres disciplines.
Certains auteurs, ont pu établir une présentation schématique de cette articulation. Selon eux, trois approches peuvent être identifiées :
- La pluridisciplinarité (ou multidisciplinarité) existe lorsque une série de disciplines différentes développant leurs points de vue spécifiques se juxtaposent à propos d'un objet d'étude commun. Dans ce cas il n'y a pas d'articulation mais seulement une addition pure et simple des différentes analyses, chaque discours conserve sa propre texture.
- La transdisciplinarité, connaît sa particularité en ce que chaque discipline abandonne ces points de vue particuliers. Les disciplines suivent alors un mouvement d'intégration conduisant à la production de nouveaux objets, de nouvelles méthodes.
- Enfin, lors d'une méthode interdisciplinaire, il y a articulation de savoirs qui entraîne, par approches successives, comme dans un dialogue, des réorganisations partielles des champs en présence.
Cette phase sera l'objet de séminaires de recherche au cours desquels prévaudra l'écoute des pratiques des autres disciplines. Elle sera l'occasion d'offrir un espace de dialogue entre juristes et autres scientifiques sur leurs postulats, leurs méthodes etc. Chaque séminaire aura pour thème l'analyse des liens qui existent entre le droit et une discipline. Les disciplines successivement abordées sont : l'économie, la sociologie, la philosophie, la psychologie et l'art.
Après cette phase d'observation viendra le temps de l'interprétation des données. L'objectif est alors de trouver des éléments de réponse à différentes questions notamment comment qualifier la nature des rapports entre le droit et les disciplines connexes ? Quelles difficultés se présentent ? Quels obstacles sont à surmonter ? Quels sont les apports prévisibles ?
Les résultats seront présentés et discutés lors d'une journée finale qui aura lieu en mai 2011. En effet, ce colloque aura pour vocation de restituer et analyser les données recueillies lors des séminaires.
