L'écriture, celle des ordinateurs et des réseaux, est fondée sur le code (dont le plus connu est ASCII). Il permet de transformer de très diverses données en passage ou absence de passage du courant électrique dans la machine, passage/non passage que nous symbolisons par deux chiffres : 1 et 0. Désormais, les textes, les nombres, les calculs mathématiques, mais aussi les arts et pratiques de l'image, les sons de la musique, la et les monnaies, qui utilisaient des supports différents, se voient tous rapportés au même procédé d'écriture qui encode les données entrées dans l'ordinateur en nombres binaires _ puisque la machine ne connaît que deux signaux « passage» et « non passage » du courant. En créant ainsi un nouvel univers sémiologique, l'écriture informatique a bouleversé nos pratiques et pourrait bien avoir modifié notre rapport au monde et au savoir, en déterminant nos façons de penser. Ce sont ces rapports entre écritures et pensée que s'attache à étudier le dernier ouvrage de Clarisse Herrenschmidt, dont elle viendra nous présenter les principales conclusions.
Clarisse Herrenschmidt, Chargée de recherche en anthropologie au CNRS (laboratoire d'anthropologie sociale, Collège de France, EHESS), auteur de : Les trois écritures (Paris, Gallimard, 2007).
Séance introduite par Bruno Ambroise, Chargé de recherche en philosophie au CNRS (laboratoire CURAPP-ESS, Université de Picardie) ; responsable scientifique à la MESHS.
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