Dire que l'informatique s'inscrit dans l'histoire du langage et de l'écriture, c'est l'inscrire dans la trame du vecteur par excellence de la connaissance. Si des débats récurrents interviennent pour savoir si, au même titre que l'écriture, l'informatique est le bon outil pour transmettre de la connaissance, bien peu s'interrogent encore sur la possibilité que l'informatique elle-même, en tant qu'elle constitue un objet particulier, puisse constituer un nouveau champ de connaissances propres. Elle peut certes être comprise comme une automatisation des raisonnements menés dans les systèmes formels, qui l'apparentent en ce sens à une opération d'ordre logico-mathématique. Or on ne dénie pas aux mathématiques le statut de science. Mais le reconnaît-on à l'informatique ? Ne peut-on pas considérer qu'elle synthétise des actes cognitifs ou, du moins, qu'elle décrit quelque chose du monde ? Tel sera l'objet central des réflexions de cet échange.
- Bruno Bachimont, Maître de conférences en logique, philosophie et ingénierie des connaissances et des documents à l'Université de Technologie de Compiègne (laboratoire Heudiasyc), Directeur scientifique de l'Institut national de l'audiovisuel (INA).
- Gérard Berry, Directeur de recherche à l'INRIA, titulaire au Collège de France de la chaire informatique et sciences numériques 2009-2010 (Collège de France - INRIA).
- François Sebbah, Maître de conférences en philosophie à l'Université de Technologie de Compiègne (laboratoire COSTECH) et directeur de programme au Collège international de philosophie.
- Jean-Paul Delahaye, Professeur d'informatique à l'Université Lille 1 (laboratoire d'informatique fondamentale, LIFL).
Séance introduite et animée par Pierre Cassou-Noguès, chargé de recherche en philosophie au CNRS (laboratoire STL, Université Lille 3).
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