«En toutes les parties de la Nature, il y a des merveilles», remarquait Aristote, et il lançait une invitation : «entrons sans dégoût dans l'étude de chaque espèce animale : en chacune il y a de la nature et de la beauté.» (Les parties des animaux, I, 5, 645, a). De l'Antiquité à nos jours, la curiosité naturaliste a alimenté un inventaire jamais terminé de la diversité naturelle. Mais au fur et à mesure que s'accroissait la pression d'utilisation de cette nature, on a pu s'interroger sur les motifs et les méthodes d'une curiosité qui ne voit dans cette diversité que des ressources pour l'exploitation humaine. Parler de richesse naturelle n'est-ce pas, loin de la célébrer, méconnaître la valeur de la nature?
C. L.
Catherine Larrère est professeur émérite à l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Spécialiste de philosophie morale et politique, elle s'intéresse aux questions éthiques et politiques liées à la crise environnementale et aux nouvelles technologies.
Elle a publié notamment L'Invention de l'économie au XVIIIe siècle. Du droit naturel à la physiocratie (Paris, PUF, collection Léviathan, 1992), Actualité de Montesquieu (Paris, Presses de Sciences-Po, 1999), Les philosophies de l'environnement (Paris, PUF, collection Philosophies, 1997), Du bon usage de la nature. Pour une philosophie de l'environnement, en collaboration avec Raphaël Larrère, (Paris, Aubier, 1997, réed. Paris, Champs Flammarion, 2009), L'éthique de la vie chez Hans Jonas (Publications de la Sorbonne, 2013).
Présentation :
Gabrielle Radica, maître de conférences à l'université de Picardie Jules Verne, chercheuse au CURAPP et membre de l'équipe de direction de la MESHS.
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