Nous vivons aujourd’hui dans un monde où les technologies numériques sont un facteur structurant de notre société. Comme l’annonçait Nicholas Negroponte, co-fondateur du MIT Media Lab, en 1998 le numérique est devenu quotidien à un point où, tout comme l’eau potable ou l’air, il ne se fait plus remarquer par sa présence, mais par son absence.
Alors qu’il y a vingt ans le numérique était encore novateur, voir révolutionnaire, il est aujourd’hui devenue aussi omniprésent si bien que nous le remarquons seulement quand nous y n’avons plus accès. Quand les grands musées américains commençaient à s’intéresser à des formes numériques et computationnelles de l’art au début des années 2000, les œuvres numériques ou post-digital étaient encore novatrices et se présentaient comme pionnières. Elles se situent aujourd’hui au cœur de la production artistique. Nombre d’objets d’artistiques ne sont pas purement numériques ou purement physiques mais se situent sur un continuum entre ces deux pôles qui autorise des allers-retours et des retranscriptions entre matière physique et code numérique.
Les artistes explorent ces nouvelles matérialités et les potentiels esthétiques qu’ils engendrent. Mais qu’en est-il de l’espace physique de la galerie d’exposition ? L'espace, intentionnellement créé ou choisi par l'artiste ou le conservateur d'exposition, constitue la condition même de la perception d'une œuvre d'art. Ces œuvres, qui peuvent avoir des caractéristiques comme l’interactivité, la variabilité ou être éphémères, ont, telle est notre conviction, facilité l’émergence de nouvelles formes curatoriales et demandent une adaptation des espaces d’exposition, musées et centres d’art existants. Mais, l’espace de la galerie a-t-il autant été transformé que les œuvres qu’il expose ? Quels sont les nouveaux espaces, concepts et méthodes de travail qui se sont constitués en réaction à ces œuvres d’art ? Que nous reste-t-il des œuvres pionnières des décennies précédentes, de leurs matérialité et fonctionnement et quelle trace allons-nous garder de cette production artistique hautement éphémère ?
Cette journée d’études se propose comme un espace de réflexion qui réunira des théoriciens et historiens de l’art, des commissaires d’expositions, des conservateurs, des artistes et critiques d’art. Il donnera l’occasion de discuter du statut des œuvres d'art numériques et post-numériques et de leur mise en exposition dans les musées d’art contemporain.
9h30-10h00 : café d’accueil
10h00-10h20 : ouverture par Carlijn Juste
10h20-11h20 : How to Do Curating with Digital Art
Annet Dekker, chercheuse indépendante et conservatrice d’exposition, professeure assistante en science des archives à l'Université d'Amsterdam, Pays-Bas, et conférencière invitée à la London South Bank University, Angleterre
11h20-11h30 : pause
11h30-12h30: Ceci n’est pas un médium – l’exposition comme rencontre
J. Emil Sennewald, docteur en lettres, critique d’art, professeur à l’ESACM, Clermont-Ferrand
12h30 - 14h00 : pause déjeuner
14h00-15h00 : « Writing the History of the Future », the ZKM collection
Morgane Stricot, conservatrice en chef, chargée de la restauration numérique du ZKM | Center for Art and Media, Karlsruhe, Allemagne
15h00-15h10 : pause
15h10-16h10 : Table ronde avec Christophe Brouard (historien de l’art, directeur des musées de Soissons), Clément Thibault (critique d'art, commissaire d'exposition, directeur artistique du Cube, Paris), David Ayoun (artiste diplômé du Fresnoy – Studio national des arts contemporains, professeur d’enseignement artistique ESÄ – Nord-Pas-de-Calais) et Lucien Bitaux (artist, étudiant en deuxième année du Fresnoy – Studio national des arts contemporains, doctorant en Arts Plastiques Université de Lille, ULR CEAC 3587)
16h10 – 16h30 : Temps d’échange avec le public
Organisation : Carlijn JUSTE, doctorante en histoire de l’art et arts plastiques (CEAC)
Manifestation organisée en présentiel, soumise au passe sanitaire.
Inscription obligatoire : https://www.weezevent.com/-4559
URI/Permalien: