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fabien.wille[at]univ-lille[POINT]frFabien Wille a été lauréat de l’appel à projets « Mobilités internationales » (sortantes) 2019. Il est professeur des universités, codirecteur du laboratoire de recherche URePSSS (EA 7369) en 2019, actuellement membre du laboratoire GERiiCO (EA 4073). D’une façon globale, ses travaux de recherche interrogent la médiatisation et le journalisme dans le sport et plus précisément la responsabilité sociale des médias dans le traitement médiatique de la diversité. Il décroche en 2013 un appel à projets Émergents MESHS pour ses travaux de recherche et coordonne depuis 2015 le projet ANR RSJ-MéDis (Responsabilité Sociale des Journalistes, Médias, Diversité & Sport). La dimension internationale de son sujet d’étude lui ouvre les portes de l’Université Otago (Nouvelle-Zélande). Entretien sur son immersion au pays du Rugby et sur les impacts de la crise sanitaire vis-à-vis du déploiement de ses recherches.
Bonjour, et merci d’avoir accepté cet entretien post-mobilité.
Je vous en prie !
Pouvez-vous nous dire de quelle manière vous avez connu l’appel à mobilité de la MESHS ?
Je l’ai découvert en décembre 2018, lors du rendu des mobilités internationales MESHS. Je me suis rendu compte qu’il y avait des choses possibles de faire et j’ai présenté ma candidature : ça a fonctionné.
Aviez-vous déjà effectué auparavant une mobilité pour votre projet de recherche ?
Oui mais je n’étais pas allé aussi loin ! Les financements n’étaient d’ailleurs pas aussi importants. J’ai obtenu, suite à mon déplacement, une subvention de l’Université de Lille dans le cadre de préparation de projets européens (MRSEI) : je suis allée à Sapienza (Rome) et à Thessalonique .
Quelle a été la plus-value de l’appel à projets « Mobilités internationales » ?
Cet appel m’a permis de prolonger mon séjour de recherche. C’était un financement conjoint à celui de mon laboratoire de recherche (URePSSS). J’ai calculé le per diem avec la somme allouée par la MESHS pour déterminer la durée finale du séjour, sans quoi je n’aurai pu rester aussi longtemps.
Pouvez-vous nous parler de votre séjour en Nouvelle Zélande ?
Ce séjour a été une immersion culturelle et linguistique pendant 3 semaines en avril 2019. On voulait profiter de l’opportunité de la coupe de monde de rugby féminin prévue en 2021 pour faire une étude conjointe franco néo-zélandaise sur le traitement médiatique de cette discipline. Un sujet particulièrement intéressant d’autant plus que le rugby est très genré « masculin » et que la Nouvelle-Zélande a la meilleure équipe féminine de rugby au monde... Il faut préciser que ce séjour de recherche s’inscrit dans le prolongement du projet ANR RSJ-Médis débuté en 2015.
Qu’est-ce le séjour de recherche vous a permis de réaliser de manière concrète ?
De manière concrète, le projet devait conduire au dépôt d’un APP Dumont D’Urville avec la perspective d’une recherche se déroulant lors de la coupe du monde de rugby féminin initialement prévue en 2021. Mais la situation sanitaire a contrarié ce projet. Ceci dit, de manière concrète, le colloque World Congress of Sociology of Sport organisé avec l’ISSA (International Sociology of Sport Association) en 2019 a permis, sur le terrain, des échanges avec des étudiants venus du monde entier.
Est-ce que la mobilité a permis, malgré tout, des retombées importantes à moyen et long termes ?
C’est compliqué d’y répondre. Beaucoup de projets et d’actions sont immobilisés du fait de leur échéance pour 2021. Nous avions mis en place le dépôt de projet ANR, l’écriture d’une stratégie commune ainsi que le début d’écriture d’un article en commun sur la question de la diversité dans le sport. Il y avait également l’intention de généraliser le format de workshop proposé par l'International Sociology of Sport (ISSA). Mais pour cause de pandémie, cela n’a pas pu aboutir. Les choses se déroulent en distanciel et n’ont pas pu prendre corps. Les partenariats sont provisoirement en suspens.
Pensez-vous que les actions réalisées pendant la mobilité ont été bénéfiques pour la structure qui vous a accueilli ?
Eh bien, excepté l’aide apportée lors du World Congress of Sociology of Sport, je dirais que les collaborations et les bénéfices sont restés à l’état embryonnaire.
Avez-vous rencontré des défis et difficultés quelconques, durant votre séjour ?
Aucun ! Tout a bien fonctionné. La MESHS est une structure efficace. Le plus gros challenge a été l’immersion linguistique. Et cela a été une richesse.
Pouvez-vous partager votre meilleur souvenir du séjour de recherche ?
Cette mobilité s’est traduite par une implication au sein de l’organisation du colloque de l’ISSA et l’animation d’une session dans le cadre d’un workshop destiné aux jeunes chercheurs internationaux. Ce fut une belle expérience multiculturelle.
Je reviens sur vos travaux de recherche : ont-ils vocation à être rendu accessible auprès du grand public ?
Oui, avec François Borel (journaliste, rédacteur et docteur en STAPS, membre de l’équipe ANR), nous avions par exemple rédigé un article de presse « Sport télévisé : un écran coloré ? » dans le Courrier Picard, en 2018 (cf. lien en fin d’article).
Que retenez-vous de ce séjour ?
Je retiens particulièrement que la MESHS est la seule organisation qui propose la mobilité sortante pour les enseignants : c’est vraiment précieux ! En 2013, si je n’avais pas eu l’appel à projet Émergent de la MESHS, je n’aurais pas pu déposer un ANR. Cela enclenche un certain nombre de possibilités, surtout pour les SHS car des thématiques de recherche peuvent être développées, étudiées. on ne joue pas dans la même cour que les gros laboratoires de médecine mais on peut initier des choses à notre échelle.
Parlons d’actualité : comment pensez-vous que les mobilités internationales vont évoluer au regard des conditions sanitaires actuelles ?
Il faut favoriser un maximum la mobilité internationale : il n’y a rien de tel ! Lorsque l’on se déplace, on rencontre des personnes, on découvre les archives locales, on appréhende l’environnement, la manière dont les rapports et les choses sont structurés. Faire une étude par vidéo n’a aucun sens... on nous propose le distanciel comme la solution miracle mais ce n’est pas ça !
Merci pour votre partage sur ce point. Avez-vous un conseil à nous adresser concernant ce programme de mobilité ?
l faudrait que ce ne soit pas un one shot. Bénéficier d’un deuxième financement pour une mobilité aurait été bien. Ça peut être également un accompagnement qui se poursuit pour aider le montage de projet... Il faut encourager ce genre de mobilité et sa continuité. C’est une richesse scientifique.
Un dernier mot pour la fin ?
Mon seul regret est que les choses soient en stand by : de septembre 2019 à janvier 2020, on commençait à finaliser les actions. Puis vient mars 2020 et tout est mis à l’arrêt. C’est compliqué de tout relancer après… Mais merci la MESHS ! J’ai vécu une super expérience professionnelle et humaine.
Article de presse :
François Borel et Fabien Wille, « Sport télévisé : un écran coloré ? », Courrier Picard, 06/10/2018
Le consulter
En savoir plus :
http://urepsss.com/wp-content/uploads/2016/02/wille.pdf
Site internet du projet RSJ-Médias
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Entretien réalisé par Jaymes Kalala, octobre 2020.
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