Séminaire en présentiel à la MESHS (salle 4) et en distanciel en suivant le lien zoom ci-contre
10h-12h30 :
Accueil des participant.e.s, présentation du séminaire et des interventions de la journée
- Vincent DUPRIEZ, PU en sciences de l'éducation, Université de Louvain, GIRSEF : « Quelle place pour les enseignants face aux nouvelles politiques éducatives ? » :
Cette communication vise à souligner le paradoxe entre la multiplication et la complexification des demandes adressées à l'institution scolaire, requérant créativité et inventivité de la part de ses agents, et les nouveaux modes de gouvernance de l'éducation, dont nous considérons qu'ils tendent le plus souvent à restreindre l'autonomie professionnelle des enseignants. Plus précisément, nous faisons l'hypothèse que la combinaison de différents instruments d'action publique (le marché, la reddition de comptes et la mobilisation de données probantes) tend le plus souvent à réduire l'autonomie et le jugement professionnels des enseignants, tout en déplaçant les bases de la confiance. Au final, que produit cette multiplication des modes et logiques de sollicitation des enseignants ? Est-ce que tout cela n'empêche pas surtout les profs de se concentrer sur leur métier ? Est-ce compatible avec une "profession à pratique prudentielle" reconnaissant l'importance du jugement professionnel ?
Discutant : Paul LEHNER, MCF en sciences de l’éducation et de la formation, INSPE de Lille
HdF/Université de Lille, RECIFES-CIREL
- Maira Mamede, MCF en sociologie, INSPE de Créteil/UPEC, CIRCEFT-ESCOL, et Sylvain Broccolichi, PU en sociologie, INSPE de Lille HdF/Université de Lille, RECIFES-CIREL : « Stratégies politiques de transformation et évolution du pouvoir d'agir des enseignants ».
Discutant : Christophe JOIGNEAUX, PU en sciences de l’éducation et de la formation, INSPE de
Créteil/UPEC, CIRCEFT-ESCOL.
14h-16h30 :
- Richard ETIENNE, PU émérite en sciences de l'éducation et de la formation, Université Paul Valéry Montpellier 3, LIRDEF, « Les effets des changements de politique de formation sur l'engagement des enseignants dans la réduction des inégalités » :
Cet exposé tentera une analyse historique de la période qui couvre 1991 à 2021 en France et examinera l'hypothèse d'un espoir déçu par manque d'analyse sociologique et d'anticipation politique. L'espoir a été nourri par une rupture symbolique avec une bipartition des rôles qui faisait des institutrices et instituteurs des "hussards noirs" de la République dont la formation initiale était normalisante alors que les professeurs semblaient assurés d'une indépendance liée à leur parcours universitaire. La création des IUFM en 1989 a confirmé l'égalité des corps mais la place du concours a déclenché un "bachotage" éloigné des espoirs mis dans la professionnalisation. La titularisation phagocytait la seconde année. L'accès au professorat différait le premier salaire à 23 ans alors que la prise en charge dans les Écoles normales pouvait se faire à 16 ans. Cette politique oublieuse du recrutement social qu'elle organisait et pernicieuse pour la réduction des inégalités a connu trois phases successives de déclin : le rattachement à une université par Académie a paralysé les établissements qui ont perdu leur autonomie et leur créativité, notamment sur les questions socialement vives, puis en 2013 les ÉSPÉ créent les Masters MEEF qui ajoutent à la préparation d'un concours un grade universitaire à obtenir. Enfin, la loi de 2019 précarise les enseignants lors de leur "formation" avec une titularisation à bac+6, dans le meilleur des cas. Ils pourront être "alternants" et rémunérés (722 euros pour 1/3 de service) sans être assurés d'être recrutés. Ce nouveau recul dans l'âge de première affectation et rémunération entraîne de nombreuses démissions lors de la formation ainsi que des souffrances chez celles et ceux qui persévèrent "faute de mieux".
Discutant : Stephan MIERZEJEWSKI, MCF en sciences de l’éducation et de la formation, INSPE de Lille
HdF/Université de Lille, RECIFES-CIREL.
- Françoise CARRAUD, Maîtresse de conférences en sciences de l’éducation et de la formation, Université Lyon 2, ECP : « Professeurs des écoles aujourd'hui : le cœur du métier et les inégalités scolaires »
Discutante : Christelle DORMOY-RAJRAMANAN, MCF en sociologie, INSPE de Lille HdF/Université de Lille, RECIFES-CIREL, CRESPPA-CSU.
Responsables scientifiques du séminaire FELIS : Sylvain Broccolichi, Christelle Dormoy-Rajramanan, Christophe Joigneaux, Stéphan Mierzejewski et Abdelkarim Zaid.
Inscription libre, sous réserve du nombre de places disponibles en ce qui concerne le présentiel.
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