La table ronde « Je plie, et ne romps pas », sera consacrée à la question de l’entrainement à la contorsion, et aux enjeux artistiques de cette discipline de cirque, qui depuis les années 1990 a beaucoup évolué, quittant progressivement l’enchaînement de figures pour intégrer la parole, le mouvement continu, et la dramaturgie.
Il s’agit d’aborder la contorsion au tapis et en paroles, non sous l’angle spectaculaire qui la caractérise habituellement, mais par le biais de l’échauffement au quotidien, et de l’engagement que nécessite cette discipline. En cela, la contorsion met en jeu des valeurs qui dépassent de loin le milieu du cirque, et qui questionnent le vécu corporel de l’artiste et son rapport au travail. On interrogera la façon dont les artistes travaillent leur corps et travaillent avec leur corps, en apprenant à faire la part de la contrainte productive, de la souffrance initiatique, et des blessures à soigner. C’est cette expérience des limites et de l’endurance (dans la représentation, mais aussi sur le temps long d’une carrière) que nous tenterons de partager. La contorsion, discipline rare et singulière, a néanmoins des résonances politiques avec le monde du travail actuel où l’effort, la capacité d’adaptation et la flexibilité apparaissent comme des valeurs cardinales ambivalentes, qui suscitent autant l’héroïsation que la culpabilisation.
La table ronde, gratuite, sera ouverte à tous les publics (étudiants, spectateurs, artistes, professionnels du spectacle vivant, options cirque et théâtre en lycée, curieux, etc).
Réservation : cette adresse e-mail ou 03 20 52 71 24
Organisation et coordination :
Ariane Martinez, maîtresse de conférences en arts du spectacle à l’Université de Lille
Cyril Thomas, responsable Recherche et développement au CNAC.
Cette table ronde est organisée dans la cadre du projet "Histoire de la contorsion, contorsions de l'histoire", lauréat de l'appel à projet Médiation scientifique 2018 de la MESHS.
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