Les jeux de données augmentés : appropriations artistiques des GANs et leurs rapports avec les considérations éthiques de l’Intelligence Artificielle,
Emily L. Spratt, Data Science Institute at Columbia University
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Résumé
Les réseaux adversatifs générateurs (GANs) ont récemment fait l’objet d’une grande attention car ils ont été utilisés pour falsifier des informations par le biais de divers canaux médiatiques et pour tromper visuellement les spectateurs dans leur interprétation des images fixes et des vidéos. Décriés sous la rubrique des Fake News, les GANs sont souvent présentés comme des malfaiteurs dans la croisade contre l’Intelligence Artificielle non-éthique, mais leurs applications sont très variées et leur potentiel n’a pas encore été pleinement réalisé. Cette présentation examine l’utilisation des GANs par les artistes comme alternative à ce récit et considère le rôle de la formation des jeux de données dans le processus artistique de l’Intelligence Artificielle. Comme un nombre important d’images est nécessaire au bon fonctionnement des systèmes d’apprentissage automatique, la nécessité d’augmenter un ensemble de données est souvent rencontrée et la façon dont elle est surmontée joue un rôle considérable dans la forme visuelle finale de l’image produite par les GANs.
En effet, les approches artistiques visant à surmonter l’obstacle que représente la création de nouvelles images numériques par le biais d’un référentiel de tant d’images existantes offrent un aperçu de ce qui constitue des pratiques éthiques en matière d’Intelligence Artificielle. Parmi les exemples examinés, on peut citer ceux d’artistes en Intelligence Artificielle de renommés ainsi qu’un récent projet sur les algorithmes gastronomiques entrepris par l’auteur avec le chef Alain Passard. Ensemble, ces œuvres et ces projets nous amènent à nous poser la question : Comment peut-on s’efforcer mesurer une image créée avec sa connexion informatique et obscure à une pléthore d’images ?
Biographie
Dr. Emily L. Spratt est chercheuse à Columbia University au sein du Data Science Institute en collaboration avec le Historic Preservation Program et le Department of Computer Science. Spratt examine le développement des technologies améliorées par l’Intelligence Artificielle pour l’analyse, la génération et la conservation de l’art et de l’architecture, l’éthique entourant ce sujet, ainsi que ses implications et ses orientations philosophiques. Spratt a obtenu son Ph.D. à Princeton University au Department of Art and Archaeology. Elle est également titulaire d’une M.A. en histoire de l’art de la Renaissance de Princeton, d’une M.A. en histoire de l’art byzantin de l’University of California, Los Angeles, et d’une B.A. en histoire de l’art, études religieuses et psychologie de Cornell University. Auparavant, Spratt a enseigné au département d’histoire de l’art et au programme d’études sur le patrimoine culturel et la préservation à Rutgers University, où elle était aussi membre du Art and Artificial Intelligence Laboratory du Department of Computer Science. Au présent, elle est membre du Preservation Technology Laboratory et du Computer Vision Laboratory à Columbia.
Spratt a reçu des bourses et des prix, notamment ceux de la Fondation Onassis, de la Fondation Gladys Krieble Delmas, de la Fondation Cini à Venise, du Cyprus American Archaeological Research Institution, du American Research Center à Sofia, en Bulgarie, du Ministère Hellenique de la Culture, de la Frick Collection and Art Reference Library, ainsi que des universités dont elle est diplômée. Elle fait partie du conseil consultatif sur le numérique et le multimédia de la Renaissance Society of America, est membre du comité directeur du groupe consultatif des chercheurs de la Frick Collection and Art Reference Library, et fait partie du conseil consultatif de l’Artificial Intelligence Finance Institute. Elle est également la conseillère éthique d’Iconem, conseillère pour le Defense Innovation Accelerator, hébergé par le ministère américain de la défense, et est l’ancienne conseillère stratégique de l’entreprise Artory, spécialisée dans le marché de l’art et le blockchain.
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