Analyse du comportement électoral à l'aune de différentes configurations de vote

Ce projet s'inscrit dans un programme de recherche général qui vise à analyser la manière avec laquelle le contexte électoral et les modes de scrutin affectent le processus électoral, c'est-à-dire affectent la manière avec laquelle (i) les électeurs construisent leurs préférences (attitude), (ii) révèlent ces préférences au moment du vote (comportement de vote), (iii) ces expressions sont agrégées pour définir un résultat électoral. Ce projet a fait l'objet d'un dépôt de demande ANR.

Le but du projet COMPELEC est d'analyser expérimentalement certains des déterminants du choix électoral considérés par des chercheurs en sciences économiques, sciences politiques et psychologie sociale.
La théorie du vote spatial (Downs, 1957) complétée par les travaux sur la valence de Stokes (1962) suggère qu'un électeur vote pour un candidat en prenant en compte:

• une dimension politique basée sur la distance idéologique entre le positionnement idéologique préféré par cet électeur et celui défendu par un candidat ;
• une dimension non politique qui dépend de la « personnalité » du candidat et que la littérature en économie nomme « valence » (pour les psychologues sociaux : valeur sociale, Beauvois & Dubois, 2009.)

La littérature sur la valence date d'une dizaine d'années (Ansolabehere et Snyder 2000 ; Groseclose 2001 ; Aragonès et Palfrey 2002 ; Schofield 2003) et a permis de mieux comprendre les choix stratégiques de positionnement des candidats à valences données. Des contributions plus récentes (Ashworth et Bueno de Mesquita 2005 ; Egan 2007 ; Herrera, Levine et Martinelli 2007) cherchent à expliquer les raisons pour lesquelles certains candidats parviennent à avoir un avantage en termes de valence. Un trait commun à l'ensemble de ces travaux repose sur le fait que ces deux dimensions sont considérées comme indépendantes l'une de l'autre.

Ce projet émergent vise à tester cette hypothèse d'indépendance. Nous chercherons également à identifier le poids respectif des deux dimensions dans la construction des préférences et à comprendre comment un électeur les exprime selon la règle électorale à laquelle il est soumis.