Suite à la crise financière de 2007-2008, les gouvernements des pays occidentaux notamment ont décidé de soutenir les banques en difficulté et, plus largement, le système bancaire, ce qui a eu pour conséquence directe d’endetter fortement les États.
La « Grande Récession » (Krugman, 2013) a alors commencé et s’est intensifiée suite au virage de l’austérité qui aurait été acté le 6 février 2010, lors d’un G7+ à Iqaluit au Canada (Irwin, 2013 ; Krugman, 2013 ; Feher, 2017). Les gouvernements des États endettés ont alors décidé de – ou ont été conduits à – réduire fortement leurs dépenses publiques.
Ces politiques économiques austéritaires ayant eu des conséquences concrètes sur la vie quotidienne des populations, en particulier sur les droits économiques et sociaux des plus vulnérables, celles-ci ont réagi de façon diverse par le biais des élections et/ou par des mouvements sociaux (manifestations, occupations de places, etc.).
Le projet APÉAC a pour objectif de réunir des chercheuses et des chercheurs de disciplines et d’horizons différents (Belgique, Brésil, Canada, France, Italie) afin de mettre en commun des travaux et des méthodologies permettant d’analyser les discours argumentatifs qui ont été tenus lors de ces événements et selon les deux points de vue principaux :
1. celui des gouvernements et institutions nationales et internationales (la BCE, le FMI, la « troïka », la Banque mondiale, la Commission européenne, etc.) et des médias dominants qui ont cherché à convaincre ou à persuader les acteurs économiques et les populations du bien-fondé de leur action politico-économique ;
2. celui des discours tenus par et au sein des mouvements d’opposition ou de défense des populations vulnérables/vulnérabilisées. Des contre-discours qui, par ailleurs (mais ce n’est pas leur seul intérêt), peuvent permettre de saisir la façon dont l’argumentation mobilisée par le(s) pouvoir(s) a été reçue, interprétée, reprise ou réfutée par une partie plus ou moins large et plus ou moins organisée de la population.
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