Conférence de Nicolas Martin-Breteau
Les deux mandats de Barack Obama comme président des États-Unis (2009-2017) ont constitué un événement majeur dans l’histoire contemporaine américaine. Pour la première fois, un président considéré comme noir a gouverné un pays dont la société s’est historiquement construite sur l’oppression institutionnalisée de la minorité africaine-américaine. Pourtant, loin de faire entrer le pays dans une ère «post-raciale», la présidence Obama a fait face à une exacerbation des tensions raciales inouïe depuis le Mouvement pour les droits civiques des années 1950 et 1960. Barack Obama a cherché, de façon parfois paradoxale, à répondre à la situation économique et sociale catastrophique des classes populaires noires en s’inspirant de deux traditions de l’histoire africaine-américaine: renverser les préjugés du groupe dominant; réformer les structures de la société englobante. L’expérience politique léguée par ses huit années au pouvoir interroge les formes que peut aujourd’hui prendre l’action politique contre les inégalités de race. La présidence Obama puis l’élection retentissante de Donald Trump posent la question plus générale de l’intersection des luttes minoritaires pour l’égalité, qu’elle soit de race, de classe ou de genre.
Nicolas Martin-Breteau est historien des États-Unis, maître de conférences en civilisation américaine à l’université de Lille. Ses travaux portent sur l’histoire contemporaine des mobilisations politiques africaines-américaines. Il a récemment coordonné avec Audrey Célestine un numéro spécial de Politique américaine (2016) sur les nouvelles formes de mobilisations raciales aux États-Unis, et dans lequel tous deux ont publié un article intitulé «“Un mouvement, pas un moment“: Black Lives Matter et la reconfiguration des luttes minoritaires à l’ère Obama».
Cette manifestation est soutenue par l'Etat et le Conseil Régional Hauts-de-France dans le cadre du CPER ISI-MESHS. |
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