La politique de (in)tolérance : une étude ethnographique des migrants, des bénévoles et de la presse en France
Intervenant : Charles Cange Charles Cange est maître de conférences en sociologie médicale au département de Sociologie à l’université de l’État de Delaware. Lauréat du programme de recherche Fulbright Hauts-de France, il choisit la MESHS comme institution d’accueil pour effectuer son qui séjour de recherche de 12 mois
La conférence sera introduite par Christophe Niewiadomski, directeur de la MESHS.
La société tolérante est celle qui assure le bien-être de tous ses membres quelles que soient leurs différences. Les migrants et les demandeurs d'asile sont parmi les plus vulnérables de la société française. Ces personnes ont besoin d'une approche adaptée qui, à la fois, reconnaît et soutient leur situation de faibles ressources. Malheureusement, ce n'est pas toujours le cas en France. L'idée du projet a germé en 2016 de mon intérêt initial aux ressources psychologiques pour les demandeurs d’asile. Par la suite ce projet s'est transformé en une analyse de ce que j'appelle « la politique de (in)tolérance » pour les migrants en France et les bénévoles qui les aident et les côtoient.
Dans cette conférence, je donnerai des multiples exemples de demandeurs d'asile individuels et de leurs situations personnelles, dont beaucoup souffrent des traumatismes exacerbés avant et après leur arrivée en France. Cependant, l’aide à la recherche du logement, les thérapies adaptées à leurs besoins psychiatriques et l’assistance sociale sont très limitées pour cette population. Ensuite, j’examinerai plusieurs affaires judiciaires de bénévoles français qui ont fourni l’assistance aux migrants et ainsi se sont retrouvés poursuivis en justice par l'État. Aussi, j’aborderai l'analyse de mes visites lors des audiences de la Cour nationale du droit d'asile (la CNDA). Enfin, j’analyserai le rôle de la presse française dans la façon dont elle couvre les cas de (in)tolérance et comment elle permet le mauvais traitement et l'autoritarisme “soft” en ce qui concerne les migrants et les bénévoles qui les soutiennent.
