Contact
dhnord[at]meshs[POINT]frhnomad[at]meshs[POINT]fr
Appel à communications
En 2014, la première édition de DHnord avait dressé un panorama de l'histoire des pratiques et des tendances des humanités numériques. A l'occasion de la rencontre de 2015, le périmètre scientifique de ce domaine, et notamment ses relations avec les disciplines dites traditionnelles, a été questionné. Pour la troisième édition de DHnord, qui aura lieu au mois de novembre 2016, nous souhaitons aborder le rapport entre théorie et pratique dans les humanités numériques. Si, au fond, il n'existe pas d'opposition entre le hack (faire) et le yack (théorie), les deux approches étant complémentaires (Nowviskie 2014), un réajustement entre théorie et pratique semble néanmoins nécessaire car la première est souvent négligée au profit de la seconde (Warwick 2016).
Les questions liées au statut épistémologique des pratiques apparentées aux humanités numériques sont constamment soulevées depuis l'émergence du champ (Gold 2012, Berra 2014). Mais la réflexion va bien au-delà. La mutation liée au numérique implique une pensée globale des sciences humaines et sociales (Diminescu et Wieviorka 2015) pour en saisir les implications intellectuelles et politiques (Mounier 2015), pour interroger les structures du pouvoir et de la société (Posner 2015, Varner 2016), pour proposer une approche critique du tournant numérique (Granjon et Magis 2015), voire pour historiciser les humanités numériques dans un contexte plus large de changement culturel qui affecte le savoir et ses pratiques (Berra 2015). Se profilent ainsi des approches connectées qui vont inéluctablement au-delà des cloisonnements disciplinaires, conceptuels, voire professionnels, et font émerger des interactions à des échelles diverses (approches, méthodes, objets, technologies...).
DHnord2016 veut interroger l'évolution des champs théoriques et les conditions actuelles de la recherche et de l'enseignement dans le domaine des Digital Humanities. On considère que, désormais, de nombreux projets développés dans le cadre d'appels à projets ou de Labex ont atteint une maturité permettant d'examiner le cadre théorique et les effets structurants des technologies utilisées, mais aussi d'interroger la complexité et l'utilisation des technologies numériques, ce qu'on apprend en menant un projet de recherche en humanités numériques et s'il est vraiment possible de constituer une communauté à partir de la diversité des pratiques, des points de vue et des intérêts.
Les contributions soumises s'inscriront dans les axes de réflexion suivants :
- Les nouveaux concepts qui émergent dans les SHS et les domaines et métiers connexes (édition scientifique, patrimoine...)
- L'épistémologie des données de la recherche
- La maîtrise scientifique des données alors que se développe l'externalisation du stockage et du traitement
- Les effets structurants des nouveaux outils et des écosystèmes de production, de communication et de publication des données et des résultats de la recherche dans les communautés scientifiques
- Les fractures numériques et les tensions (entre individus, entre institutions, entre États) dans la production et la communication de la recherche
- La transformation des lieux physiques et des métiers des humanités numériques (universités, bibliothèques, archives, musées)
Les propositions qui ne s'inscriront pas dans ces axes seront néanmoins examinées, à condition qu'elles répondent à l'un des problèmes soulevés par l'argumentaire.
Références
Aurélien Berra, « Connaître aujourd'hui. L'épistémologie problématique des humanités numériques », conférence inaugurale de DHnord 2014, 26 mai 2014 (disponible aussi sur le carnet de recherche Philologie à venir)
Aurélien Berra, « Pour une histoire des humanités numériques », Critique, 819-820, 2015/8, 613-626
Frank Cormerais, "Humanités digitales et (ré)organisation du savoir" dans Olivier Le Deuff (dir.), Le temps des humanités digitales, Limoges, Editions FYP, 2014, 129-142
Dana Diminescu et Michel Wieviorka, « Le défi numérique pour les sciences sociales », Socio, 4, 2015, 9-17
Fabien Granjon, Christophe Magis, « Jalons pour une épistémologie matérialiste des humanités numériques », Journal des anthropologues, 142-143, 2015, 281-303
Matthew Gold (éd.), Debates in the Digital Humanities, Minneapolis, University of Minnesota Press, 2012
Pierre Mounier, « Une « utopie politique » pour les humanités numériques ? », Socio, 4, 2015, 97-112
Bethanie Nowviskie, « On the Origin of `Hack' and `Yack' », 8 janvier 2014
Miriam Posner, « What's Next: The Radical, Unrealized Potential of Digital Humanities », 27 juillet 2015
Stewart Warner, « What DH Could Be », 10 janvier 2016
Claire Warwick, « Building Theories or Theories of Building ? » in Susan Schreiberman, Roy Siemens, John Unsworth, A New Companion to Digital Humanities, Wiley, Chichester, West Sussex, 2016, 538-550.
Modalités de soumission des propositions
Les propositions (300-500 mots) sont à adresser à dhnord[at]meshs[dot]fr accompagnées d'un court CV, jusqu'au 15 mai 31 mai 2016. Le programme définitif sera établi au mois de juin. Le colloque se déroulera dans la semaine du 21 novembre (dates définitives à communiquer au mois de juin) à la Maison européenne des sciences de l'homme et de la société, 2 rue des Canonniers, 59000 Lille.
Comité scientifique
Martine Benoit (PR histoire des idées, Université de Lille, directrice de la MESHS)
Aurélien Berra (MCF langues et littératures anciennes, Université Paris Ouest Nanterre La Défense)
Fatiha Idmhand (MCF HDR en littérature espagnole et latino-américaine, Université de Lille)
Sofia Papastamkou (historienne, IE humanités numériques, MESHS)
Joachim Schöpfel (MCF sciences de l'information et de la communication, Université de Lille)
Nicolas Thély (PR art, esthétique et humanités numériques, Université Rennes 2, directeur de la MSHB)
URI/Permalink: