Par « religions établies » nous entendons toutes les formes de discours et pratiques religieuses (croyances, mythes, rites, textes etc.) inscrites dans le social, que ce soit dans une société complexe, dans un segment de société (minorités) ou dans un groupe social même restreint (communautés, sectes, bricolages etc.) Tous les termes employés ici méritent au demeurant d'être réétudiés et probablement redéfinis. Un premier objectif intellectuel de ce projet de recherche sera donc, de (re-)définir les concepts recevables et partagés par la plus grande diversité possible de nos disciplines scientifiques en matière d'étude des religions.
« Étude pratique » souligne notre distance vis-à-vis de l'approche théologique classique et au moins autant vis-à-vis des approches crypto-théologiques qui, sous couvert d'études historiques, sociologiques ou littéraires, se fondent sur des notions idiosyncrasiques à leur objet : spiritualité, intériorité etc. Nous ne nions pas l'intérêt de ces études mais ce ne sera pas notre sujet. Nous reprendrons plutôt ici la problématique adoptée par le GIS « Religions » récemment formé au sein du CNRS : « Pratiques, textes, pouvoirs. »
Enfin le terme principal de cet intitulé est « interdisciplinaire ». L'expérience acquise depuis un an au sein du séminaire interlaboratoires que nous avons mis sur pied à l'Université Lille-SHS a mis en évidence la difficulté d'établir les conditions d'un travail effectivement et efficacement interdisciplinaire lorsqu'on s'en tient à faire intervenir tour à tour des spécialistes, même éminents, de nos différents domaines. L'expérience a montré que les échanges avec le public actif du séminaire ne suffisent pas à bâtir une dynamique de recherche interdisciplinaire. ,L'objet principal de ce projet de recherche, s'agissant de la méthode de travail, sera donc d'établir les conditions d'une pratique et d'une dynamique d'échange entre les différentes disciplines concernées par l'étude des religions
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