L'ÉCOLE DOCTORALE en SHS invite des doctorants lillois et belges à présenter leurs recherches au grand public. Histoire, philosophie, archéologie, études germaniques, histoire de l'art sont les thématiques abordées cette année. Venez nombreux débattre avec eux !
Toutes les conférences sont suivies d'un débat avec le public.
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Bruxelles, Centre culturel Senghor
► 1. « Art et société : vers de nouveaux enjeux ? »
La relation que la société occidentale entretient avec l'art s'est considérablement modifiée au fil du temps, empruntant sans cesse de nouvelles voies et conférant à la culture un visage en perpétuelle évolution. Opéra, cinéma, musées et cirque se réinventent aujourd'hui dans un dialogue constant avec les institutions qui leur ont donné naissance, avec la collectivité mais aussi avec les spectateurs singuliers que nous sommes tous. Dans quelle mesure notre comportement face à la pratique artistique influence-t-il la création ? Que nous apporte l'art ? Comment le recevons, le comprenons et l'évaluons-nous ?
Une conférence de : Gabriele Biotti (Lille 3), Corinne Covez (Lille 3 - Paris 10), Marie Depraetere (ULB) et Carine Seron (ULB).
► 2. « Education : comment et pourquoi apprendre ? »
Entre transmission et façonnage, égalité, émancipation et sélection, anciennes et nouvelles méthodes d'apprentissage, l'enseignement suscite bien des attentes, des peurs et des fantasmes. Afin d'éclairer sous un autre jour ces questions si présentes aujourd'hui, des angles d'attaque originaux vous sont proposés. Comment et dans quels buts l'enseignement de la littérature belge francophone a-t-il été mis en place depuis la naissance du Royaume ? Que représente, culturellement et historiquement, l'enseignement d'une langue étrangère (en l'occurrence, le Polonais), et quels sont les apports des nouvelles technologies dans l'apprentissage des langues ? Que traduit le « dispositif d'orientation active » des bacheliers récemment mis en place dans les universités françaises en termes d'emplois locaux, mais aussi de normes, de valeurs et de contraintes institutionnelles ?
Une conférence de Françoise Chatelain (ULB), Dagmara Gut (Lille 3) et Sylvain Obajtek (Lille 3)
► 3. « Archéologie : fragments du quotidien »
L'archéologie, une science qui fait rêver, source de découvertes fascinantes : trésors enfouis dans les tombes, monuments prestigieux, statues de reines, d'empereurs ou de héros...
Mais les archéologues sont aussi amenés à manipuler des objets plus frustes et parfois plus insolites : fragments de bronze tordu, tessons de céramiques, échantillons de matériaux de construction ...Des fragments qui viennent de la plus haute antiquité et qui ne sont néanmoins pas si éloignés de nous. Des objets et des pratiques aussi qui nous parlent de notre humanité, de notre identité et qui nous aident à conserver et valoriser notre patrimoine culturel.
A partir de ces objets déconcertants ou discrets, venez découvrir quelques fragments de quotidiens du passé d'Italie, d'Afrique et de nos régions.
Une conférence de Marie Demelenne (Musée Royal de Mariemont-ULB), Arnaud Quertinmont (Lille3-ULB) et Bastien Toune (ULB).
► 4. « Arts plastiques : choses dites, choses tues »
Solitude, effacement ou violence : voilà quelques pistes par lesquelles approcher, autrement, ce que le monde devient dans la peinture. Il sera question ici de la manière dont la peinture a représenté la guerre jusqu'à ce que, en 1945, les artistes semblent soudain devenus incapables d'exprimer le traumatisme et le sentiment de perte partagé par l'ensemble de la société. Peut-on, dès lors, encore dire, montrer, représenter la guerre ? Il sera question, aussi, de la sensation de « silence » produite par certaines oeuvres picturales : comment peut-on associer un phénomène sonore à une production esthétique par essence visuelle ?
Une conférence d'Aliénor Debrocq (ULB) et Geoffrey Sol (Lille 3)
► 5. « Contre la voix du maître : l'écriture des minorités à l'ère postcoloniale »
Les appellations sont trompeuses : les littératures dites « postcoloniales » ne sont pas toutes nées après les indépendances. « Postcolonial » ne désigne donc pas ici une période historique mais une stratégie - stratégie qui consiste à se réapproprier une parole trop longtemps confisquée. Mais comment (s')écrire dans la langue de l'autre ? Et quelles sont les implications de ce travail de sape pour déjouer les frontières de l'intérieur et miner les identités - surtout les identités nationales ?
Témoignages des minorités aux USA autour des gangs, des problèmes raciaux ou de la prison, écrivains chinois se réécrivant en français, invention d'un anglais volontairement « pourri » chez l'écrivain nigérian Ken Saro-Wiwa pour raconter la guerre civile du Biafra... Autant de textes qui exigent une transformation radicale du regard que nous portons sur l'autre - mais aussi sur nous-mêmes. Saurons-nous vous montrer que l'approche littéraire peut renouveler le débat social et politique ?
Une conférence de Sophie Croiset (ULB), Audrey Louckx (ULB) et Myriam Suchet (Lille 3 - Université Concordia de Montréal)
► 6. « Quand corps et pensée entrent en scène »
Que deviennent l'acteur et le danseur quand ils sont lancés sur une scène de spectacle, quels effets produisent-ils sur nous ? A travers la danse traditionnelle ou contemporaine et la formation de l'acteur, nous verrons comment les arts de la scène interrogent les rapports entre le corps et l'esprit, le masque et le sujet, le matériel et le spirituel. On examinera ainsi comment, dans le Bharata-nātyam, danser participe à la réunion des sphères corporelle et spirituelle ; la finalité du danseur étant de faire naître la présence divine dans un corps qui est son réceptacle. On se penchera ensuite sur la formation de l'acteur aujourd'hui : si on peut la dire ou l'écrire, peut-on la décrire, ou doit-elle se vivre, quitte à se décentrer du sujet que l'on croyait être ? Et l'on verra enfin comment les performances de danse contemporaine poussent les spectateurs à réviser leur mode de réception du spectacle, voire à « danser dans leurs fauteuils » !
Une conférence d'Alain Chevalier (ULg), Geoffrey Planque (Lille 3) et Elodie Verlinden (ULB)
► 7. « La littérature d'Europe de l'Est, du vécu à la fiction »
La fiction n'est pas (qu')une échappée belle loin du monde : elle se nourrit des terres, de l'Histoire, des hommes et des femmes qui lui donnent souffle. C'est à un voyage en Pologne et en Russie que nous vous invitons, pour découvrir le devenir du conte polonais au vingtième siècle, après sa mise par écrit au siècle précédent, ou encore pour explorer les textes si particuliers du nouvelliste russe Ivan Boutin (Nobel de Littérature 1933) qui, à travers un style réaliste, nous plonge dans l'improbable, mélange troublant de vécu et de romanesque.
Une conférence de Galina Subbotina (Lille 3) et Katia Vandenborre (ULB)
► 8. « Philosophie, messianisme et ésotérisme »
Socrate, Andrzej Towianski, Martines de Pasqually. Trois figures mystérieuses, à la croisée des savoirs, à la limite du savoir. Trois penseurs oscillant entre pensée rationnelle et savoir révélé, entre création poétique et mystique du silence, entre diffusion de la connaissance et ineffabilité de la véritable sapience... Trois sujets très différents et pourtant proches, tant il est vrai que la Vérité ne cesse d'être une bien que ses expressions soient multiples. Trois personnages singuliers et étonnants qui nous permettent de mieux comprendre les rapports ambigus et parfois paradoxaux qu'entretiennent des champs du savoir trop souvent cloisonnés : le sacré et le politique, la mystique et la philosophie, la métaphysique et l'engagement, l'ésotérisme.
Une conférence de Sihame Khannoussi (ULB-Lyon 3), Jérémy Lambert (Lille 3) et Olivier Santamaria (ULB)
► 9. « Mémoire et identité : philosophie, médias, histoire »
Comment se construit une identité, en rapport avec l'histoire et le présent, seul et avec les autres ? Trois disciplines, trois thématiques pour mettre en évidence la manière dont les sciences humaines pensent l'individu et la collectivité. On se demandera ainsi que veut dire « être libre » si la communauté, si nos relations sociales et affectives influencent notre identité et nos projets. On examinera aussi la manière dont les médias « fabriquent » une mémoire commune de l'histoire contemporaine et notre manière de penser les événements en les nommant par un nom propre ou une date (« le tsunami », « le 11 septembre »). On se penchera enfin sur des identités plurielles en prise directe avec les heurts de l'Histoire et de l'actualité à travers une « archéologie » de l'identité des Chiquitos, Amérindiens de l'Est de la Bolivie.
Une conférence de Peggy Avez (Lille 3), Laura Calabrese Steimberg (Université Libre de Bruxelles) et Emmanuël Falzone (FUSL)
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