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c-bauer[at]lille[POINT]archi[POINT]frDans les histoires et théories de l’architecture du XXe siècle, l’architecture moderne y est présentée comme européenne, et se serait transférée depuis l’Europe vers le reste du monde1. Depuis les années 1980, les perspectives évoluent : une nouvelle appréhension d’une histoire de la modernité architecturale, plus globale, propose de penser la modernité dans différents territoires par des dynamiques d’échanges, de flux et des formes d’hybridations dans la production. Les études postcoloniales issues du milieu scientifique américain des années 1990 ont permis d’ouvrir ces nouvelles réflexions et de changer de regard.
Par rapport à l’étude du passé architectural colonial, les anciennes colonies de Belgique, Portugal, Grande-Bretagne, Italie semblent commencer à être bien saisies par la communauté scientifique. Sur les anciennes colonies françaises, les universitaires se sont intéressés assez tôt à l’Afrique du Nord, mais au-delà de l’Algérie française et des protectorats du Maroc et de la Tunisie, les territoires de l’ancienne Afrique Occidentale Française (AOF) et l’Afrique Equatoriale Française (AEF) sont bien moins renseignés. Il s’agit en effet d’un très vaste chantier: l’AOF composée de 9 pays, et l’AEF composée de 4 pays, représentent une superficie de plus de 7 millions de m², soit près d’un quart de l’ensemble du continent africain.
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