COLLOQUE INTERNATIONAL « Modes intellectuelles et capitales mitteleuropéennes autour de 1900: échanges et transferts », du 9 au 11 octobre 2008, à l'Université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis (UVHC) et à la Bibliothèque multimedia de Valenciennes.
Ce colloque accompagne un projet ANR et MESHS, en voici la présentation:
« Notre projet vise à mettre en valeur la spécificité des échanges et des relations entre la France et l'Autriche, à dégager ce qui différencie le « franco-autrichien » du « franco-allemand » et à distinguer ainsi, dans leur rapport avec la France, les identités autrichienne et allemande. Nous entendons donc étudier le(s) contexte(s) dans le(s)quel(s) se sont construites les relations entre la France et l'Autriche, l'identité de cette dernière restant encore à définir suivant les époques, les objets et les conjonctures qui ont déterminé et influencé ces relations et les conditions qui ont généré des transferts. Nous abordons ce travail dans une perspective pluridisciplinaire et son objectif est double : la définition des identités respectives, mais aussi l'analyse des structures et des modalités de « l'être ensemble » ou du voisinage pour reprendre la proposition formulée par Marc Bloch en 1927.
La période retenue pour ce projet va de 1750 à 1938. Au milieu du XVIIIe siècle, la France et l'Autriche forment des ensembles politiques clairement identifiables. L'Autriche ne demeure pas moins associée, jusqu'à la création de l'Empire d'Autriche en 1804, tantôt à une subdivision du Saint-Empire (cercle), tantôt à une maison (casa d'austria) ou « domination » des Habsbourg, de sorte que de nombreux aspects « culturels » doivent être perçus comme « allemands », voire « italiens » quand ils ne sont pas « de la cour ». L'autre terme, celui de 1938, s'explique par l'Anschluss qui marque la disparition momentanée de la République d'Autriche et, en tout cas, une césure profonde dans l'histoire culturelle du pays. Après 1938, voire après 1945, l'interaction entre la France et l'Autriche soulève des problématiques sensiblement différentes de celles soulevées avant la Deuxième Guerre mondiale.
On considèrera un espace français élargi aux francophonies suisses et belges qui, par leurs liens politiques anciens, jouent un rôle essentiel dans la dynamique des échanges. L'espace culturel autrichien sera essentiellement pris dans le sens de l'Autriche actuelle, voire de la partie germanophone de l'ancien Empire des Habsbourg, mais on ne fera pas l'économie d'une réflexion nécessaire sur la situation des parties non germanophones de l'Autriche et on n'exclura pas des phénomènes concernant l'un ou l'autre des Kronländer (p. ex. la formation des élites tchèques en France). Plus généralement, il s'agira de s'affranchir de la conception géographique et de prendre davantage en compte l'espace mental et les variations des cartes mentales. »
Karl Zieger
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