Ce séminaire de recherche, organisé par Catherine Négroni (CLERSE) ET Blandine Veith (CNRS/LADYSS), propose de diriger le regard sur les parcours biographiques en tension et les catégories d'analyse mobilisées en sciences sociales pour les saisir. Cette réflexion a pris forme dans le réseau "Parcours de vie et dynamiques sociales", RT22 de l'Association française de sociologie (AFS). Les parcours de vie deviennent « auto-réfléxifs » ; ce qui est le produit de déterminations sociales devient aussi de plus en plus l'objet de choix et d'élaboration personnelle.
Nous proposons un questionnement sous forme de diptyque.
Le premier volet ouvrira une réflexion approfondie sur les catégories d'analyse produites par les chercheurs pour saisir la notion de parcours de vie. En quoi la mobilisation d'outils conceptuels, tels ceux d'événements biographiques, marquants, de latence, de rupture, d'épreuves, renouvelle-t-elle l'analyse ?
Dans un second volet sera privilégié l'angle de l'injonction biographique à laquelle se trouve soumis l'ensemble des individus dans une société où la quête du « sens de sa vie » devient centrale et renvoie à la question de l'individuation. Alors que s'effritent les supports qui garantissent à la plupart la possibilité d'exister en tant qu'individu autonome et responsable, l'injonction biographique interpénètre tous les espaces du champ social.
Ainsi, devoir construire un récit qui enchaîne des événements, qui fait appel à des mémoires, la sienne, celle de la famille, est parfois nécessaire pour avoir accès à des droits fondamentaux et à des droits sociaux, mais aussi à un emploi. Nous interrogeons ici des pratiques sociales où l'exposition de soi tend à s'institutionnaliser en vue d'en discuter les implications sociales et sociopolitiques.
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