Ce projet porte sur la participation citoyenne et la démocratie délibérative dans ses aspects socio-historiques.
Nous voulons montrer par nos journées d'études que l'on gagne ici à replacer les faits sociaux dans leur épaisseur historique. Le sens de notre démarche est simple : montrer qu'il y a des expériences similaires dans le passé, que tout n'est pas neuf, et s'inscrire en cela dans le mouvement plus général des chercheurs en sciences humaines et sociales qui se méfient du « repli [...] dans le présent », pour reprendre l'expression de Norbert Elias (1987).
Évidemment, il ne s'agit pas de prétendre que les théoriciens et praticiens contemporains de la démocratie délibérative ou participative ne feraient que redécouvrir une solution déjà bien connue pour faire participer le peuple au-delà de l'exercice du suffrage : il existe une spécificité de ce qui est proposé et expérimenté aujourd'hui. Ne serait-ce, par exemple, qu'en raison de la forte procéduralisation des dispositifs mis en place, ou encore de l'avènement d'une « ingénierie de la participation [qui] met de plus en plus souvent en scène des professionnels qui se présentent comme étant les seuls habilités à animer ces procédures dans les formes requises » (Blondiaux, 2008, p. 138 ; en référence à : Nonjon, 2006). Nous ne nous lançons donc pas dans une entreprise de dévoilement de « la monotonie, [de] l'étonnante pauvreté des ressources intellectuelles dont, au cours de l'histoire, a disposé l'humanité » (Bloch, 1928, p. 19). Notre démarche consiste en une extension diachronique du champ de l'observation, visant à découvrir si l'on trouve dans le passé des configurations similaires en certains points (et différentes en d'autres) à celles de la période actuelle.
Les échanges auront pour vertu, on l'espère, d'éclairer à la fois le passé et le présent, et d'enrichir de façon générale les questions posées en matière d'implication des citoyens dans l'espace public.
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