C'est au sein d'un programme de recherche sur l'histoire socio-politique de la justice en Belgique (1795-2005), que s'est développé le projet d'une interrogation sur les spécificités et les convergences des processus de construction sociale du XVIIIe au XXe siècle. Après une rencontre consacrée aux Expériences spécifiques ou partagées - juges, avocats et notaires dans l'espace franco-belge (à paraître en 2009, à Bruxelles, dans la collection PAI des Archives générales du royaume), il a paru utile d'enrichir l'approche par des comparaisons internationales et un élargissement des analyses professionnelles. C'est dans l'esprit de la journée intitulée La construction des professions, du national à l'Européen (novembre 2008, à paraître) que cette troisième rencontre a été organisée, en focalisant cette fois le regard sur la notion de «professionnalisation».
Dans l'histoire des transformations sociales de l'âge moderne et contemporain, telle qu'elle s'écrit aujourd'hui, la notion de professionnalisation revient comme un leitmotiv souvent implicite. L'importance du phénomène est connue, particulièrement pour les « professions », telles que les définissent les historiens et sociologues américains - i. e. les learned professions -, autour desquelles a d'abord été forgé le concept. Ce dernier, cependant, n'intéresse pas ces seules activités et, dans l'histoire européenne, sa force heuristique - et ses limites ! - se révèlent dans l'étude de bien d'autres activités. En prenant l'exemple de fonctions liées au droit, à l'ordre public et à la médecine, c'est ainsi un travail sur la notion, sur ses enjeux, sur son utilisation en histoire et sur les phénomènes qu'elle permet de mettre au jour et d'analyser que cette rencontre invite à travailler.
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