La MESHS s'est dotée dans son quinquennal 2015-2019 de trois programmes scientifiques et deux axes transversaux détaillés ci-après.
Les programmes 2020-2024 sont à retrouver ici.
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gabrielle.radica[at]univ-lille[POINT]frsandrine.chassagnard-pinet[at]univ-lille2[POINT]fr
thomas.vannienwenhove[at]meshs[POINT]fr
La séquence argumenter, décider, agir soulève un ensemble de questions qui constituent le coeur du projet. Comment élaborer une argumentation ? Qu'est-ce que convaincre ou persuader? Quels sont les dispositifs historiques et culturels de l'argumentation ? Qui sont les acteurs et quelles sont les modalités et les étapes d'une décision ? Comment les pratiques argumentatives interfèrent-elles dans la prise de décision et déterminent-elles l'action ?
Autant d'interrogations qui ont une résonnance particulière dans une période marquée par une profonde mutation de la régulation de nos sociétés et qui sont révélatrices des enjeux à la fois scientifiques et sociétaux de ce programme :
- Enjeux scientifiques d'abord car l'argumentation, qu'il s'agit d'appréhender dans ses aspects aussi bien fondamentaux que pratiques, et dans ses relations à la décision et à l'action, est un concept familier aux différentes sciences humaines et sociales. Cette séquence offre donc un cadre théorique propice à l'interaction des disciplines.
- Enjeux sociétaux ensuite : alors que nos sociétés sont confrontées à un changement profond de leur régulation et des normativités qui s'y exercent, que la gouvernance supplante le gouvernement, que la participation et la communication prétendent remplacer les discours d'autorité, les SHS doivent apporter leur éclairage sur les questionnements que ces évolutions soulèvent.
Cela impose tout à la fois d'appréhender le renouvellement des formes et des techniques d'argumentation que ces nouveaux processus décisionnels induisent mais aussi d'investir de nouveaux thèmes de réflexion telles que la formalisation des savoirs, leur communication et leur réception, la performativité des pratiques argumentatives, la place des experts dans la prise de décision, etc.
C'est autour de ces différents enjeux qu'a été défini le projet de ce programme qui se décline en trois sous-thèmes :
- le premier encourage les recherches relatives à la Modélisation(s) pragmatique(s) de l'argumentation, de la décision et de l'action;
- le deuxième invite à appréhender les Permanences et évolutions des pratiques argumentatives;
- le dernier Argumentation, régulation et pouvoir privilégiera les dimensions politiques et juridiques d'analyse de ce nouveau modèle de régulation.
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janis.monchet[at]meshs[POINT]frweber.agdom[at]free[POINT]fr
La MESHS a entrepris de favoriser la collaboration entre les enseignants-chercheurs des différents laboratoires partenaires autour de plusieurs axes et programmes de recherches. Ces programmes ont également vocation à impulser de nouveaux réseaux et partenariats avec le monde non-académique. Le programme «Travail et création» peut être décliné suivant différents axes de recherches, complémentaires :
> L'élaboration et la critique de modèles économiques et sociétaux.
Dans une région qui a fait le pari des industries culturelles et, plus largement possible, dans un contexte national où la création artistique, individuelle et collective, peut apparaître comme une solution à la crise économique, le programme «Travail et création» peut répondre particulièrement aux attentes du monde politique et du monde de l'entreprise en proposant une modélisation possible d'une économie de la culture et en mesurant les tenants et aboutissants sociétaux (la «ville créative»), psychologiques, juridiques et sociologiques de l'application d'un tel modèle. L'expression d' «industrie culturelle» et les modèles élaborés par Florida de la ville créative ne sont pas sans poser problème. Le droit ne sort pas indemne non plus de l'idée d'une «création» collective.
Il ne s'agit pas ici de dresser la liste exhaustive des problèmes posés par «Travail et création» mais d'esquisser quelques pistes qui démontrent assez bien combien l'expertise des économistes, des géographes, des juristes, des sociologues et des psychologues est «naturellement» attendue dans un tel programme. Le débat autour de l'ouvrage de Matthew Crawford a de plus relancé la remise en cause de la supériorité du travail intellectuel sur les «arts mécaniques» sans aboutir cependant à l'invention d'un modèle économique généralisable.
> L'histoire d'une articulation : des hiérarchies paradoxales ?
Mais les termes de «travail» et de «création» ne relèvent pas seulement des sciences sociales. Ces mots et leur articulation ont également une longue histoire dans le domaine des sciences humaines (ou, pour le dire autrement, de la littérature, des langues, de l'histoire, de la philosophie). Ces disciplines ont particulièrement leur place dans le programme «travail et création» tant elles peuvent nuancer l'idée trop commune peut-être d'une relative évolution d'un monde où la création ne vaut pas le travail et est alors négligée à celui où tout travail serait création (ou devrait être création pour être admis). Tous les tenants de la discipline pourraient participer à l'élaboration de nouvelles articulations entre les deux notions en travaillant en particulier sur des objets paradoxaux ou sur des objets qui peuvent faire problème. L'idée étant ici de se demander si la création comme travail est un vain mot ou si elle permet un changement de nature de l'activité créatrice (et de l'oeuvre créée) comme du travail.
On pourrait songer par exemple aux créations ouvrières du monde industriel du XIXe siècle (qui semblent aller à l'encontre de l'imperméabilité des deux sphères du travail et de l'art), à la manière dont La Bruyère déjà revendique l'idée selon laquelle «faire un livre» est un «métier», à la valeur et à la visée de la «littérature industrielle» et à son rôle dans la critique littéraire, à la naissance même, en France comme en Europe, de la «littérature» comme corpus et comme pratique. Dans le domaine des arts, à titre d'exemple, les «arts techniques» tels que la photographie ont depuis longtemps alimenter la polémique sur l'usage de la technique dans l'art et les mêmes questions se posent parfois pour l'usage du numérique en art contemporain (quel est le statut de la création et celui du créateur ?). Les créations collectives peuvent aussi poser problème et que dire de l'interprétation en musique ou de la traduction littéraire ?
> Apprendre à créer et à travailler
Un autre paradoxe qui concerne tout particulièrement les spécialistes de l'éducation, les historiens de l'art et les enseignants-chercheurs qui s'interrogent sur leur propre statut (de travailleur et de créateur) est celui de l'apprentissage de l'art (dans les écoles primaires comme aux Beaux-Arts). Là apparaissent un certain nombre de tensions entre la répétition et la création, entre l'artisanat et l'art (et l'artisanat d'art). Le dialogue entre les enseignants chercheurs, les hommes de l'art et ceux de l'industrie serait là particulièrement appréciable.
Ces trois grandes perspectives peuvent et doivent dialoguer entre elles, tant elles sont aptes chacune à bâtir des modèles rationnels. Il ne s'agit pas d'encourager un dialogue entre un avenir et un passé et de céder ainsi à une nostalgie antiquaire, mais de montrer, par le dialogue des disciplines, le rôle critique et constructif que peuvent jouer les enseignants-chercheurs dans le contexte économique qui est le nôtre.
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degesci[at]meshs[POINT]frjerome.foncel[at]univ-lille3[POINT]fr
laurent.madelain[at]univ-lille3[POINT]fr
Le niveau élevé de technicité permet aujourd'hui d'envisager une amélioration significative de notre qualité de vie et du bien-être. Cependant, des inégalités subsistent en fonction des situations sociales et économiques, en fonction des personnes, des groupes et des territoires. Dans ce programme, c'est la notion de situation de handicap qui sera plus particulièrement interrogée dans son acception la plus large.
Ce programme vise à comprendre plus particulièrement comment la perception et la construction des espaces influent sur l'autonomie et la qualité de vie des acteurs touchés par des handicaps de différents types. Les notions d'autonomie et de qualité de vie sont ici appréhendées de manière multidimensionnelle puisqu'elles renvoient aussi bien aux capacités physiques et mentales qu'aux compétences sociales et aux ressources économiques. Elles invitent de ce fait à étudier différentes composantes des situations de handicap sur le plan sociétal, économique, politique, cognitif et affectif.
L'enjeu scientifique de ce programme est d'adopter un nouveau prisme d'observation et d'étude des situations de handicaps : il ne s'agit plus d'appréhender le handicap à travers la personne pensée comme inadaptée à la société mais de concevoir le handicap comme le produit d'un environnement qui génère des obstacles à l'expression des aptitudes individuelles et sociales des personnes. La situation de handicap résulte ainsi de la confrontation d'un individu avec son environnement immédiat, son univers socio-professionnel et de son lieu de vie. L'appréhension des situations de handicaps nécessite ainsi une mobilisation interdisciplinaire, à l'image des disability studies sur le plan international.
Cette approche conduit à envisager un certain nombre de questions :
- l'appréhension des situations de handicaps selon les contextes juridique, économique, psychologique et technologique, aussi bien dans le domaine de la santé que dans les milieux médico-sociaux et socio-éducatifs;
- la question de l'évolution du regard sur les personnes en situation de handicap en fonction des groupes d'appartenances, des normes et de la réglementation qui en découle pour une meilleure insertion sociale ;
- les nouveaux enjeux architecturaux, technologiques et d'assistance qui favoriseront l'accès à l'autonomie physique, cognitive et sociale ;
- le développement d'outils culturels et médiatiques, notamment adaptés aux enfants, dans le domaine de la littérature et des arts ;
- le problème de l'éthique en général mais plus particulièrement de l'éthique de la personne en situations de handicaps visibles et invisibles.
Les enjeux sociétaux d'un tel programme sont multiples et s'intègrent parfaitement aux défis sociétaux identifiés dans la stratégie Horizon 2020 qu'il s'agisse du défi «Santé, évolution démographique et bien-être», du défi «Sociétés inclusives et innovantes» voire du défi «Transports intelligents». Ce programme renvoie à des enjeux nombreux en termes de politiques publiques, de protection sociale, de prise en charge du vieillissement voire d'interaction homme-machine.
Le choix de ce programme repose sur une communauté de recherche susceptible de le mettre en oeuvre dans une perspective interdisciplinaire. À cet égard, il importe de noter que ce programme fait écho aux thématiques de recherche stratégiques de plusieurs établissements qu'il s'agisse de l'université Lille 2 (« Droit, sciences politiques, sciences économiques et santé » ou de l'université Lille 3 (« Santé, éthique, vulnérabilité ») ou de la Fédération universitaire polytechnique de Lille. Il s'appuie en outre sur des opérations structurantes (LABEX Alzheime et SIRIC ONCOLille), des projets à forte dynamique (opération « Perte d'autonomie dans le cadre des maladies neurodégénératives » financé par le Conseil général du Nord, projet de LABEX « Inclusions des handicaps ») ou l'expertise de plusieurs laboratoires comme le CERIES, le CLERSE ou URECA. Plusieurs projets ANR hébergés par la MESHS (projets AMAJ, INTERACT et VARAD, par exemple) constitueront également des points d'appui et de lancement.
De manière plus générale, ce programme est l'occasion de renforcer les partenariats entre la MESHS, les collectivités territoriales, les acteurs de santé publique et les associations. On notera l'attente forte du Conseil général du Nord, dont les compétences dans le domaine social et sanitaire en font un acteur et un interlocuteur de premier plan pour la mise en oeuvre de ce projet (via notamment la Maison départementale du Handicap), mais aussi la possibilité d'approfondir les relations avec l'Agence régionale de santé ou le CHRU de Lille.
Globalement, les travaux menés dans cet axe bénéficieront des collaborations nationales et internationales qui sont déjà initiées, entre autres, avec l'Université Libre de Bruxelles, et les universités de Liège, de Louvain la Neuve, de Lausanne ainsi que des universités à l'étranger au Canada (Trois-Rivières, Québec, Montréal, Ottawa), en Italie (Trieste, Rome), Suisse (Fribourg), en Angleterre (Sheffield, Birmingham, London). Ils s'inscrivent globalement, entre autres, dans les réseaux thématiques différents : réseau EuGeStA, Institut Fédératif de Recherche sur le Handicap (IFRH - pôle Mobilité durable et Handicap) et le GT Handicaps de l'EHESS.
Tous ces atouts permettront d'organiser ce programme en différents axes.
> Handicaps, espaces, utopie
Des initiatives politiques - institutionnelles, militantes, professionnelles, associatives - renouvellent la construction des situations associant handicap, environnement, intégration, formation, et travail. Cette volonté de changement s'exprime dans une approche du handicap non comme un attribut des individus mais comme un aspect de la socialisation, du vivre-ensemble, du bien-être, de la politique de la santé, de l'éducation, de l'environnement et de la culture. Redessiner les espaces urbains et domestiques en prenant en compte ces situations de handicaps conduit parfois à bousculer les conceptions traditionnelles de la ville ou de l'habitat. Cette prise en compte fournit alors la base d'une « utopie », associant l'imagination politique, le souci des valeurs, la prise en compte de la complexité sociale et culturelle, propice à un type de recherche-action renouvelant les relations entre chercheurs, professionnels et usagers. Ce travail est déjà intégré dans des projets en cours tels « Obésité sévère et aménagement de l'habitat » ou le vaste projet « Humanicité » (FUPL).
De manière plus habituelle, la gestion des espaces publics par les collectivités dans le cadre de l'évolution de la ville et de l'urbanisme fait l'objet de politiques publiques volontaristes orientées sur l'accessibilité. D'un point de vue juridique, l'insertion dans la réglementation des conditions et critères en faveur de l'accessibilité mérite une réflexion approfondie en droit public et constitutionnel national et européen compte tenu de l'adoption de directives européennes sur cette question. Les aspects du contentieux public de l'accessibilité doivent être étudiés afin d'identifier à la fois les conflits en cause et la position des juridictions eu égard aux principes fondamentaux applicables en la matière. Quelques aspects de droit comparé peuvent aussi être envisagés (notamment du point de vue constitutionnel) car le thème est commun à l'ensemble des Etats membres de l'Union européenne ; ils pourraient constituer le point de départ de projets inter Régions et/ou européens.
Enfin, au-delà de l'élaboration des normes techniques d'accessibilité dans la réglementation, on peut se demander comment la technologie, l'innovation, la création des espaces peuvent s'exprimer en anticipant l'objectif d'accessibilité et d'inclusion. Cette question renvoie alors aux interactions possibles entre homme et artefacts techniques.
> Technologie et appréhension des handicaps
L'innovation technologique incite à utiliser les nouvelles technologies pour accompagner les personnes en situations de handicaps mais aussi pour évaluer ces dernières. Ainsi, des projets de recherche seront menés pour voir comment les nouveaux outils technologiques (tablettes, téléphonies nouvelles générations, prothèse intelligent) peuvent venir combler à un certain degré la situation de handicaps auxquelles font face certains individus. On pourra s'intéresser ici plus particulièrement ici aux handicaps cognitifs et/ou relationnels liés à la maladie mentale et à la souffrance psychique, au sens large. Ainsi, différentes disciplines de la psychologie et de l'ergonomie seront croisées (psychologie cognitive, psychologie sociale, psychologie du développement et de l'éducation, ergonomie cognitive et de travail) pour mettre en oeuvre une approche situationnelle du handicap. Les dimensions physiques, cognitives, émotionnelles et sociales des situations de handicap seront abordées dans une perspective « vie entière » (de l'enfant à la personne vieillissante).
La question des nouvelles formes de l'évaluation des situations de handicaps sera également abordée dans la mesure de la nature et du degré de handicaps est au coeur de la prise en charge (exemples : tests mémoires, tests de QI qui sont utilisés maintenant de façon généralisée). La question de l'innovation pourra suivre deux directions différentes mais complémentaires. Tout d'abord, comment adapter les tests à une population de personnes ayant un niveau d'éducation plus important qu'au siècle dernier et une expérience grandissante avec les nouvelles technologiques? Ainsi, par exemple, il pourrait être intéressant de voir comment faire migrer l'approche classique papier-crayon vers des supports numériques qui permettraient une collecte, une analyse mais également une acceptation augmentée des évaluations, notamment dans des populations de jeunes adultes. L'utilisation du numérique permet de plus d'envisager des bilans moins longs et donc, mieux adaptés à une population de personnes sensibles à une fatigabilité pathologique.
Ces nouveaux outils d'évaluation des compétences et des capacités cognitives et émotionnelles pourront être intégrés au sein de programme de stimulations cognitives (exemples : éducation des fonctions mnésiques et des fonctions exécutives par des entraînements personnalisés et spécifiques), de remédiation cognitive (exemples : utilisation des activités physiques adaptées pour réactiver les fonctions motrices et cognitives avec des mesures avant/après) afin de permettre une meilleure appréhension des espaces. La question alors est de démontrer la validation des évaluations (par approches statistiques) mais également le transfert des bienfaits/transferts des apprentissages dans la vie quotidienne, pour une « santé durable du corps et de l'esprit ». En collaboration avec les écoles d'architecture et certaines écoles d'ingénieurs de la région Nord - Pas-de-Calais, des travaux auront également pour objectif d'inclure les notions de facilité, d'accessibilité et de compréhension des outils de suppléances offerts aux personnes en situations de handicap, notamment dans le cadre des habitats intelligents en lien notamment avec le partenariat existant dans le cadre du cluster « Habitat, bâtiment intelligent ».
> Handicaps, accompagnement, milieux de vie
Cette thématique vise à étudier, mais aussi à développer, des innovations pratiques dans les milieux urbains, en vue du rétablissement (recovery) des personnes en situation de handicap psychique, innovations inspirées par les utopies italiennes, les expériences de la santé communautaire brésilienne ou les expérimentations québécoises. Parmi les terrains d'étude ou les modèles possibles, on citera le développement des « groupes d'entraide mutuelle », celui des « équipes mobiles psychiatrie et précarité » ou encore, de « soins intensifs dans la cité » ou du travail de disponibilité en liaison avec les écoles, les maisons de retraite, les foyers d'accueil et d'hébergement, les réseaux d'alerte.
Une autre piste de travail concernera l'accompagnement des personnes handicapées sur les lieux de travail pour aider à l'intégration sociale de personnes ayant récupéré une certaine autonomie. Ainsi, il s'agira d'étudier les dispositifs didactiques et pédagogiques proposés aux personnes en situation de handicap pour favoriser leurs apprentissages aussi bien en milieu scolaire qu'en milieu extra-scolaire (professionnel, associatif, sportif). Trois dimensions seront plus particulièrement étudiées : les rapports individu-groupe (modalités de participation aux pratiques collectives, formes d'interactions), la dimension médiation-développement (comment les outils à la fois réels et symboliques médiatisent l'activité d'apprentissage de ces publics ?) et l'éducation artistique et sportive (les pratiques artistiques permettent-elles l'apprentissage de valeurs favorisant le vivre ensemble ? L'art et/ou le sport peut-il servir à promouvoir l'insertion sociale, culturelle et scolaire des enfants vulnérables ?) en lien avec le programme « Travail et création ».
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direction[at]meshs[POINT]frhnomad[at]meshs[POINT]fr
L'élaboration d'un axe transversal Humanités numériques dans le cadre du programme quinquennal de la MESHS répond à l'ampleur prise par un mouvement qui, depuis le début des années 2000, ne cesse de se développer. Qu'il s'agisse d'objets, de méthodes et de pratiques, la manière de faire la recherche en SHS est modifiée par l'apparition du numérique, de même que la valorisation et la communication des données et des résultats de la recherche. Les humanités numériques couvrent en effet un large spectre d'outils, de pratiques, de méthodes, d'infrastructures et de dispositifs de recherche et d'enseignement en SHS. L'axe Humanités numériques a été créé afin d'accompagner la communauté scientifique régionale en SHS dans la mutation en cours.
En premier lieu, l'axe se donne la mission de rassembler tous ceux qui sont actifs en matière d'humanités numériques dans la région du Nord - Pas-de-Calais et ce par deux biais : d'une part, par le soutien fourni - financier, logistique, consultatif - aux projets en cours, en espérant ainsi favoriser l'émergence de nouveaux projets; d'autre part, à travers des actions orientées recherche (colloques et séminaires). De cette manière, la MESHS vise à donner une plus grande visibilité aux activités de la communauté scientifique locale et à la faire participer activement à la structuration du champ des humanités numériques au niveau national mais aussi européen.
L'axe a vocation à accompagner les équipes de recherche qui sont associées à la MESHS au montage de projets qui comportent des aspects relatifs aux humanités numériques. Tout projet retenu, qu'il porte sur les humanités numériques ou pas, peut en outre bénéficier de la mise à la disposition de l'équipe porteuse d'infrastructures et d'outils numériques et des formations nécessaires à leur utilisation, si besoin.
L'axe a aussi pour mission de dynamiser la recherche scientifique en humanités numériques avec l'organisation de manifestations de différents types: colloques, journées d'étude, conférences, séminaires et formations en humanités numériques. Depuis 2014, DHnord se veut la manifestation annuelle en humanités numériques du Nord-Pas-de-Calais. Par le biais de ces manifestations, l'axe a l'ambition de participer au réseau local en humanités numériques, mais aussi de sensibiliser l'ensemble de la communauté scientifique et de la tenir en phase avec des évolutions qui la concernent. Par ailleurs, ces activités visent également la communauté des étudiants, notamment les écoles doctorales, dans un souci de sensibilisation pédagogique aux humanités numériques.
Enfin, un dernier défi à relever est celui de structurer des liens entre la recherche en SHS et l'écosystème numérique qui se forme au niveau régional. Le but est de participer ainsi à la dynamique propulsée par les politiques locales et nationales autour de l'innovation, où Lille est bien représentée, notamment comme métropole FrenchTech et grâce au pôle d'excellence numérique constitué autour d'Euratechnologies.
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richard.sobel[at]univ-lille1[POINT]frthomas.vannienwenhove[at]meshs[POINT]fr
Acteur de la recherche dans le domaine des sciences humaines et sociales, la MESHS entend promouvoir une réflexion sur la (re)définition de son objet ainsi qu'une pensée critique et réflexive sur les pratiques de recherche. On s'interrogera tout d'abord sur ce qui motive le regroupement dans un même espace (disciplinaire et institutionnel) de l'histoire, des lettres, de la psychologie, de l'économie, de l'anthropologie, de la sociologie, du droit, de la philosophie, de sciences de la communication, de sciences de l'éducation, des STAPS. Si l'on peut retenir comme caractérisation provisoire le fait que toutes ces disciplines s'occupent toutes de l'Homme et, souvent, de sa vie en société (puisque celui n'aurait pas de vie en dehors de la société), la spécificité de cet objet n'est pas si évidente.
La question du caractère spécifique des «sciences de l'Homme» s'enracine dans l'origine même de leur apparition et justifie une approche propre. À la suite de Max Weber, qui fut l'un des premiers à soutenir la distinction des sciences de l'homme et des sciences de la nature, les premières sont parfois conçues comme des disciplines interprétatives, à la différence des secondes qui seraient des disciplines explicatives, visant à élaborer des lois (de la nature), rendant compte d'une causalité de type mécanique. Pourtant, dans le sillage des traditions comtienne et durkheimienne, un mouvement de naturalisation des sciences humaines et sociales s'est développé activement qui cherche à nouveau à s'inspirer du modèle des sciences de la matière. Ce mouvement s'amplifie à l'intérieur même de certaines sciences humaines, notamment en psychologie et en économie, où les mathématiques en viennent à jouer un rôle central. L'un des objets de cet axe transversal sera d'engager une réflexion sur le statut de cette naturalisation.
On ne peut, toutefois, se limiter à une conception des sciences humaines qui reposerait sur le seul postulat d'un «grand partage» nature - culture dont on sait qu'il a été fortement remis en cause par plusieurs disciplines, à commencer par l'anthropologie. Il faudra donc s'interroger sur les répercussions épistémologiques et institutionnelles de cette remise en cause. Quelle peut être l'identité des sciences humaines et sociales si l'homme n'a pas de statut épistémologique, voire ontologique, particulier? Les sciences humaines et sociales peuvent-elles encore prétendre à une forme de scientificité en se plaçant «par-delà nature et culture»?
Enfin, il importera de prendre en compte la place croissante des nouvelles technologies et des nouvelles interfaces Homme-machine qui viennent également remettre en cause la spécificité des sciences humaines et qui posent des problèmes à la fois méthodologiques et éthiques. Ce questionnement sera l'occasion de réfléchir aux liens nouveaux que les sciences humaines et sociales peuvent établir avec les sciences de la nature et la technologie. Il permettra d'aborder la place que les questions d'éthique peuvent avoir dans le développement de nouvelles technologies, qu'il s'agisse de la biomécatronique ou de la réalité augmentée.
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