Le data paper : une nouvelle forme de publication scientifique en SHS
Intervention originale de Violaine Rebouillat, Université Lyon 1
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Le data paper pourrait sembler particulièrement adapté aux Sciences humaines et sociales (SHS), dont les données se caractérisent souvent par des contextes de production complexes. Or force est de constater qu’à l’heure actuelle les data papers et data journals en SHS ne connaissent pas le même essor que dans les Sciences, Techniques et Médecine (STM) (Walters, 2020). Une discipline semble pourtant se distinguer : il s’agit de l’archéologie, qui fait figure de précurseur en matière d’offre éditoriale de data journals. Cette avance sur les autres domaines nous permet d’étudier l’archéologie comme discipline exploratoire de l’émergence des data papers en SHS.
La présente communication se concentre sur la réutilisation des data papers, dont elle observera l’impact au travers de leur citation dans la littérature scientifique. Notre but est de comprendre les logiques suivantes : Comment se caractérisent les pratiques de citation de data papers en archéologie ? Comment ces pratiques sont-elles justifiées par leurs auteurs ? Quelles sont les motivations de ces derniers ? Ces pratiques rejoignent-elles la citation des articles classiques ?
Notre question de recherche est investiguée à partir d’un data journal en archéologie, que nous prenons comme cas d’étude : le Journal of Open Archaeology Data (JOAD - https://openarchaeologydata.metajnl.com/). Créé en 2012 et hébergé par l’éditeur Open Access Ubiquity Press, le JOAD s’appuie sur le modèle éditorial de l’article scientifique, à savoir une évaluation par les pairs et une diffusion en Gold Open Access. Il couvre tous types de données du domaine de l’archéologie, à la condition que celles-ci aient été au préalable déposé en libre accès dans un entrepôt de données.
La méthodologie déployée combine une double approche quantitative et qualitative. Une analyse bibliométrique est réalisée à partir des données du JOAD. Elle vise à étudier les citations reçues par les data papers de la revue (n=41), tant sur leur origine (auteurs et types de publication) que sur leur masse critique et leur évolution. Un second volet repose sur une enquête par questionnaire, diffusée aux auteurs ayant cité un des data papers du JOAD (soit 50 auteurs correspondants). L’objectif est de comprendre les raisons et motivations à citer un data paper et d’analyser s’il s’agit d’une pratique isolée ou bien, au contraire, d’habitudes plus ancrées.
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