Ce projet associe quatre disciplines (la sociologie, la géographie, la science politique et l'anthropologie) et a une visée internationale.
Il fait converger deux domaines de recherche ordinairement séparés - la sociologie de la ville et des politiques urbaines d'une part, la sociologie de la prison et des politiques pénitentiaires d'autre part - dans le cadre d'une problématique commune. Il s'agit ainsi d'interroger les problèmes contemporains de l'exclusion (sociale) et de l'enclavement (spatial), ainsi que les politiques publiques qui leur sont dédiées, dans deux configurations distinctes du point de vue de l'encadrement institutionnel : l'une définie par l'exercice d'une contrainte physique directe en « milieu fermé » (la prison, les centres de placement pour mineurs), l'autre par des mécanismes de contrôle social plus indirects, plus diffus et plus fragmentés en « milieu ouvert » (la ville). En déclinant la question sociale en deux volets, la question urbaine et la question pénale, l'enjeu est d'engager une analyse empiriquement fondée du contrôle socio-spatial des classes populaires et de la marginalité urbaine en se focalisant sur une tension constitutive de la ville et de la prison entre inclusion et exclusion.
Il fera appel à des observations directes (ethnographie urbaine et carcérale), des entretiens approfondis (individuels et de groupe, pour partie dans une perspective de récit biographique), un croisement entre l'analyse documentaire et l'analyse statistique (constitution de corpus tirés du dépouillement de dossiers pénaux en France et au Brésil, de dossiers pénitentiaires individuels, analyse de plans architecturaux), au dépouillement des archives des institutions concernées par l'élaboration et la mise en oeuvre des politiques de rénovation urbaine à Bruxelles et Lille, ainsi qu'à une analyse photographique et cartographique à partir de la carte pénitentiaire nationale française.
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