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Journée d’études organisée par HALMA sous la responsabilité d’Anne-Isabelle Bouton et de Stéphane Benoist
La notion de tolérance —laisser s’exprimer des comportements et des opinions et croyances considérés comme relevant de la seule conscience individuelle— a une histoire qui fait varier ses significations ; c’est en matière religieuse qu’elle naît d’abord, pour être attachée aux droits civils d’un individu. Elle a pu être ensuite perçue à l’époque de la Renaissance puis à l’époque moderne comme une exigence s’opposant à l’intolérance, et permettant la discussion et la réflexion en matière religieuse. On peut se demander comment les diverses conceptions du culte et du divin ont pu induire une tolérance plus ou moins grande, si l’on considère par exemple le passage du polythéisme —avec les définitions romaines évolutives de la religio et de la superstitio, de l’orthopraxis er de la croyance proprement dite au regard de la pratique communautaire— au monothéisme. Le cadre juridique et institutionnel définit la portée de cette tolérance qu’il faudra aussi examiner à l’aune d’autres civilisations que celles de l’espace européen.
Programme
MATINÉE : présidence Anne-Isabelle BOUTON (ULILLE, HALMA)
09h00 | Introduction
Stéphane BENOIST (Université de Lille, HALMA)
Les notions de tolérance et d’intolérance, un point de départ polythéiste gréco-romain
09h30 | Marie-Odile BRUHAT (Université de Lille, HALMA)
Tolérance et Intolérance dans la première apologétique chrétienne antique
Répondante Anne-Isabelle BOUTON-TOUBOULIC
10h30 | Pause
11h45 | Dominic MOREAU (Université de Lille, HALMA)
Théodose Ier, un législateur chrétien intolérant ? Les surinterprétations de l’Édit de Thessalonique et d’autres constitutions impériales promulguées entre 380 et 395
Répondant Stéphane BENOIST
10h45 | Table ronde animée par Stéphane BENOIST
Autour du livre de Peter VAN NUFFELEN, Penser la tolérance durant l’Antiquité tardive, Éditions du Cerf, coll. « Les conférences de l’École Pratique » n° 294, Paris, 2018, en présence de l’auteur.
12h45 | Déjeuner
POST-MÉRIDIENNE : présidence Stéphane BENOIST
14h00 | Laurence BOULÈGUE (Université Jules Verne-Picardie, EA 4284 TRAME)
À propos de l’immortalité de l’âme (1513-1523). Dénonciation et défense de la thèse averroïste (Nifo, Pomponazzi, Pic de la Mirandole)
Répondante Anne-Isabelle BOUTON-TOUBOULIC
15h00 | Caroline GRAPA (Université de Lille, ALITHILA)
Voltaire, intolérant ? Mahomet en scène : théâtre et philosophie de l’histoire
Répondante Fiona McINTOSH (Université de Lille, ALITHILA)
16h00 | Pause
16h15 | Charlotte THOMAS (CERI-SCIENCES PO, - NORIA)
Nationalisme ethnique et utilisation politique de l’hindouisme : la fabrique de la violence à l’encontre des citoyens indiens de confession musulmane
Répondant Aurélien ALLARD (Université de Lille, CECILLE)
17h15 | CONCLUSIONS : Anne-Isabelle BOUTON-TOUBOULIC
Penser la tolérance durant l’Antiquité tardive, de Peter Van Nuffelen
La tolérance est une vertu cardinale dans les sociétés occidentales, et son histoire est souvent écrite comme un progrès linéaire jusqu’à son éclosion complète à l’époque moderne. Dans une telle perspective, des périodes antérieures comme l’Antiquité tardive apparaissent fortement comme des temps d’intolérance et de violence religieuse. Mais fait-on droit à des sociétés du passé en les étudiant à partir d’une conception moderne de la tolérance ? Ce livre montre comment, à partir de la pensée classique, l’Antiquité tardive développa des conceptions originales de la tolérance et de ses limites, qui étaient enracinées dans les idées antiques sur l’homme, la raison et la société. Il cherche ainsi à interroger notre propre conception de la tolérance qui, au lieu d’être l’aboutissement parfait d’une longue histoire, est aussi une conception spécifique et historique - avec ses propres limites.
Professeur d’histoire ancienne à Gand (Belgique) depuis 2009, Peter Van Nuffelen enseigne l’histoire ancienne, tout en dirigeant des travaux portant sur le christianisme du Moyen Orient tardo-antique et médiéval. Historien et philosophe de formation, il combine des travaux d’érudition philologique et historique avec des interprétations de plus grande envergure, avec un intérêt particulier pour l’histoire des religions, la littérature et la philosophie, et l’histoire politique de l’Empire romain (Ier-VIIe siècles).
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