Ce projet s'inscrit à la suite d'un premier croisement des travaux des deux porteurs du projet (Laurent Gagnol et Coralie Mounet), ayant donné lieu à une communication orale en février 2014 lors d'un séminaire interne du laboratoire Pacte (Grenoble), portant sur une comparaison entre la connaissance par trace des nomades du Sahara et celle des chasseurs et des naturalistes dans les Alpes françaises. Cette comparaison a permis de mettre au jour plusieurs questionnements, explorés plus en avant dans ce projet, à partir d'un triple constat :
- Dans nos revues de littératures respectives, un référentiel théorique commun et non stabilisé s'est imposé (Ginzburg, Ricoeur, Serres, Derrida, etc.).
- Pour remédier à la mobilisation proliférante de la notion, qui indique une thématique en émergence, des publications récentes visent explicitement à structurer et consolider des champs de recherche articulés autour de la notion de trace. Les sciences de l'information et de la communication semblent être la discipline SHS qui s'en empare de façon la plus visible, en lien avec le développement des outils numériques; mais aussi l'anthropologie de l'environnement et notamment Tim Ingold qui appréhende la connaissance de l'environnement à travers l'exploration active et corporelle des individus en situation ; ainsi que l'épistémologie et l'histoire des sciences (autour du «paradigme indiciaire» et de la serendipité) et enfin des disciplines issues des sciences «dures» (émergence d'une «science ichnologique»).
- On constate enfin que le thème de la trace est transversal à de nombreuses disciplines, aussi bien en SHS qu'en sciences «dures», et on lui ajoute très souvent de forts enjeux méthodologiques, théoriques et épistémologiques, mais aussi stratégiques et opérationnels si l'on y ajoute la question de la traçabilité ou même de la criminologie («science forensique»).
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