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jean-louis.nandrino[at]univ-lille3[POINT]frUn ensemble de travaux confortent l'hypothèse d'une vulnérabilité biologique et psychosociale associée à la présence d'une histoire familiale d'alcoolisme. Ce facteur familial impliquant des aspects génétiques et environnementaux joue un rôle dans le renforcement des comportements à risque et la difficulté du contrôle d'une action. Ces troubles du contrôle sont classiquement décrits chez les sujets souffrant d’addiction, et s’expriment en particulier dans les situations de prise de décision. Le but de ce projet est d'identifier une vulnérabilité spécifique aux processus de prise de décision en particulier chez les descendants de parents avec des troubles de la consommation d’alcool. Ainsi, il s'agit d'identifier les mécanismes psychologiques et neurophysiologiques impliqués dans des tâches de prise de décision, par l'analyse des activités cérébrales (électroencéphalographie) et neurovégétatives au cours d'une tâche expérimentale spécifique (Iowa Gambling Task) auprès d'adolescents et de jeunes adultes avec ou sans histoire familiale liée à l'alcool.
L'étude intègre trois niveaux d'observation:
> un niveau psychologique avec l'étude des compétences cognitives et émotionnelles des individus,
> un niveau neurobiologique identifiant les structures et réseaux corticaux impliqués dans ce type d'activité cognitive,
> un niveau mathématique pour le développement d'algorithme de calcul permettant l'analyse des différents niveaux d'observation.
Sont étudiés, d'une part, la connectivité cérébrale à partir de mesures électro-encéphalographie (EEG), ainsi que des indices physiologiques émotionnels périphériques (variabilité du rythme cardiaque et réponse électrodermale). D'autre part, un travail d'identification des profils neuro-cognitifs en évaluant le système de motivation, les aptitudes cognitives et émotionnelles, est prévu.
L'hypothèse formulée est que les niveaux d'impulsivité et surtout la neuro-maturation des régions frontales, qui sont impliqués dans le développement des compétences sociales et cognitives, pourraient augmenter le risque de développer une dépendance. Cette étude vise ainsi à vérifier l'hypothèse d'une faible connectivité entre les régions antérieures et postérieures et identifier des facteurs de vulnérabilité à la fois psychologiques et neuro-développementaux. La finalité de ces travaux est de permettre de développer des actions de prévention ciblés auprès de ces jeunes.
Le projet EVA reçoit le soutien de la MESHS dans le cadre de son soutien à l'émergence de projets.
Il est également soutenu par le laboratoire de sciences cognitives et affectives (SCALab, UMR 9193 - CNRS/université de Lille), l'unité de recherche en neurosciences sociales et affectives (université catholique de Milan) et le laboratoire de neurosciences intégratives et adaptatives (UMR 7260 - 3, CNRS/université Aix-Marseille)
Responsable scientifique du projet: Jean-Louis Nandrino (université de Lille, SCALab)
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