Arno Bertina, romancier
Présentation : Laurent Demanze, enseignant-chercheur en littérature (ENS Lyon)
Lecture par Florence Masure, comédienne
La MESHS accueille Arno Bertina, romancier, dans le cadre du cycle Savoirs citoyens
Mercredi 9 mai 2012, Gare Saint-Sauveur, 18h
Depuis la mort de Sartre, on imagine volontiers la fin des littératures engagées : l'écrivain aurait délaissé son magistère politique et social pour s'enfermer dans le jeu gratuit d'un formalisme désengagé. Mais c'est mal connaître la vivacité des écritures contemporaines, impliquées et embarquées dans le présent, tributaires des blessures de l'histoire et des fractures de la société. L'oeuvre d'Arno Bertina en est bien la preuve, qui se saisit des traumatismes de la guerre d'Algérie, dans Le Dehors ou la migration des truites, qui accompagne les mésaventures d'immigrés clandestins, dans Anima Motrix, ou ausculte dans une veine pamphlétaire les crispations de la société française, en compagnie d'Olivier Rohe et François Bégaudeau, dans Une année en France. Au croisement de François Rabelais et de François Bon, Arno Bertina ne sépare pourtant jamais ces interventions dans le champ social d'une joyeuse puissance critique de dérision et d'un désir d'expérimentation formelle. Manière sans doute d'affirmer que c'est dans le travail de la langue que s'affirme une inquiétude, par laquelle s'élabore une éthique de la littérature et une politique de la langue, en renouvelant les formes de l'engagement, sans hauteur ni idéologie : « La notion d'engagement se pose dès que tu commences une phrase. »
L. D.
Savoirs citoyens (Cité Philo, Mairie de Lille, MESHS, Université Populaire, Université du temps Libre)
savoirs_citoyens_2012
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