Depuis les années 1990, l'accélération du processus de globalisation économique a entraîné une prise de consciences politique brutale de la réduction des pouvoirs de régulation contrôlés démocratiquement dans le cadre des États-nations et, corrélativement, a mis sur le devant de la scène la capacité de régulation propre aux entreprises. Cette forme de régulation, qui répond à des interpellations et des pressions des sociétés civiles, s'incarne dans les processus de responsabilisation sociale (à travers des discours, des pratiques, des dispositifs et des normes) et fait l'objet d'appréciations diverses (entre simple marketing « éthique » ou vrai potentiel régulatoire). En se disant « responsables », ces entreprises pallient-elles le flottement actuel des régulations publiques ou au contraire accélèrent-elles la chute de la démocratie (au sens du moment « post-démocratique » de Habermas) ?
À partir d'une approche interdisciplinaire en sciences sociales (économie, sociologie, philosophie, histoire et gestion), ce séminaire entend explorer les rapports entre entreprise, démocratie et société en étudiant la façon dont ils ont été problématisés dans l'histoire des idées économiques et managériales.
Porteurs du projet : Richard Sobel (CLERSÉ, UMR 8019) et Didier Cazal (LEM, UMR 8179)
CLERSE (Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques)
LEM (Lille économie et management)
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