Le pianiste Tom Johnson et le mathématicien Jean-Paul Delahaye donnent un concert-conférence le 17 janvier 2011 sur le thème Musique et mathématiques. Les oeuvres sont interprétées par Tom Jonhson et cinq musiciens (Christopher Adler, Steve Gisby, Brian Parks, Samuel Vriezen, Michael Winter).
- CONFÉRENCE de Jean-Paul Delahaye
- CONCERT de Tom Johnson, Christopher Adler, Steve Gisby, Brian Parks, Samuel Vriezen, Michael Winter
OEuvres au programme (sous réserve)
- Tom Johnson, Musiques à compter, Catalogue des accords, Tilework for Log Drums
- Brian Parks, Mississippi Hot Dog
- Michael Winter, Subset Canon
Musique et mathématiques embrasse un champ très large et très riche, mais ne constitue pas une école dont les membres suivraient des recettes identiques. Dans le cas de Tom Johnson, il est question le plus souvent de combinatoire où des modèles mathématiques sont à la fois principes de composition et perceptibles à l'audition.
Pour les jeunes compositeurs invités à Paris et à Lille dans le cadre d'une semaine d'étude, le principe de composition gravite autour des structures auto-similaires (à l'image des fractales), des rythmes complexes, ou des systèmes aléatoires, dont ils peuvent parfois cacher les structures, si bien qu'à la différence de Tom Johnson, elles ne sont pas nécessairement perceptibles à l'audition.
Il y a pourtant bien une direction générale commune dans le cadre de cette semaine Musique et mathématiques: c'est de pouvoir jouer ensemble, au-delà des seuls aspects techniques et théoriques.
Tom Johnson, élève de Morton Feldman, est un compositeur américain établi à Paris depuis une trentaine d'années. Il se revendique du minimalisme, terme qu'il a contribué à imposer, c'est-à-dire d'une écriture musicale employant volontairement un nombre de principes de composition limités, et auquel on associe souvent des compositeurs comme Steve Reich, Philip Glass ou encore La Monte Young.
Tom Johnson utilise des structures mathématiques et logiques souvent très simples mais très fécondes sur le plan du développement musical, qui sont le contenu même de l'oeuvre, théorie et pratique se confondant : le spectateur voit et entend la structure de la pièce (on pourrait évoquer l'Oulipo à ce sujet). Pour autant, sa musique, résolument originale, n'est pas abstraite, bien au contraire : modes, rythmes, pulsations et souvent humour en font une musique jubilatoire. Cette dimension humoristique est également très présente dans ses textes et conférences qui sont tout autant descriptions de l'oeuvre que l'oeuvre elle-même.
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Mathématicien de formation, Jean-Paul Delahaye obtient l'agrégation de mathématiques en 1976. Il effectue ensuite à l'Université Lille 1 un doctorat de troisième cycle en mathématiques (terminé en 1979) et un doctorat d'État en mathématiques. Il est professeur d'informatique à l'Université Lille 1 depuis 1988 et chercheur au sein du Laboratoire d'Informatique Fondamentale de Lille (LIFL - UMR CNRS 8022). C'est aujourd'hui un spécialiste de la théorie de la complexité. Il travaille également sur la théorie computationnelle des jeux, le hasard. Parmi ses publications, on peut citer L'Intelligence et le calcul : de Gödel aux ordinateurs quantiques, aux éditions Belin/Pour la science, en 2002.
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