RSE : Acteurs et institutions - Note d'intention
Le livre vert de la commission européenne (2007) arrête non seulement une définition commune de la RSE (Responsabilité Sociale et environnementale des Entreprises) mais signifie également la reconnaissance, par la commission, du potentiel régulatoire de ce mouvement « volontaire» des entreprises. Du point de vue de la régulation de nos sociétés occidentales, et européennes, c'est une rupture assez nette par rapport au mode précédent de régulation économique et social couramment désigné par l'expression « compromis social fordiste ». Il s'agit en effet de requalifier les entreprises comme acteurs responsables de la régulation des rapports sociaux et environnementaux, autrefois gérés non par les entreprises, mais par les macro-acteurs du rapport salarial : Etat et partenaires sociaux. C'est à l'importance de ce tournant et la pérennité de la forme de régulation « micro fondée » sous tendue par la RSE vers lesquelles nous souhaitons orienter nos recherches (...)
Ce sujet nécessite un traitement interdisciplinaire : la question de la régulation des rapports sociaux et du rapport à l'environnement au sein et grâce aux entreprises, implique en effet un regard empruntant aux différentes sciences du social que sont les sciences économiques, la sociologie, les sciences de gestion, l'histoire et le droit. Chacune de ses disciplines propose en effet un traitement spécifique et complémentaire des autres regards, permettant de mettre en avant les enjeux en termes de régulation macroéconomique et macro sociale (enjeux socio-économiques), de modification de la législation et de la réglementation nationale et internationale (sciences juridiques), de modification de la gestion et des frontières de l'entreprise (sciences de gestion), enfin de distribution entre ce qui relève de l'innovation institutionnelle et ce qui s'apparente à un simple retour à des formes anciennes préfordiste (sciences historiques). Cette nécessité de l'interdisciplinarité trouve sa source dans l'objet «RSE» qui rapproche de fait les problématiques autrefois distinguées de la performance privée de l'entreprise, de son encastrement (et de son influence sur son environnement) social et juridique voire de ses performances en termes de bien être collectif (...)
À lire :
La RSE : nouvelle forme de démarchandisation du monde? Une lecture institutionnaliste à partir de Karl Polanyi - Nicolas Postel et Richard Sobel
La «responsabilité sociale et environnementale des entreprises» : une reconfiguration potentielle du rapport salarial fordiste? - Nicolas Postel, Sandrine Rousseau, Richard Sobel
RSE et éthique d'entreprise: la nécessité des institutions (Revue M@n@gement)
Nicolas Postel, Sandrine Rousseau
Les séances ont lieu : Salle du conseil, SH2, Faculté des SES, USTL (Métro ligne 1, arrêt cité scientifique)
Contacts et infos : Nicolas Postel
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