Les traces numériques ne sont pas seulement produites de façon automatique par les technologies numériques, mais aujourd'hui, nous avons aussi de grandes quantités de données provenant de nouveaux fournisseurs de données tels que des membres de réseaux
sociaux en ligne et des utilisateurs des plates-formes de partage de contenu. Ces nouveaux types de données issues du Web 2.0 (Facebook, Twitter, fils RSS..) qui s'offrent au décideur public comme une source originale et riche d'informations sur les phénomènes sociaux qui ont lieu en ville. Ce qui rend ces données particulièrement intéressantes est leur nature géomédiatique,
c'est à dire le fait qu'elles intègrent une information géographique dans la donnée médiatique (voire par exemple le check-in Facebook).
Traditionnellement, la décision publique liée à la gestion de la ville est basée sur la collecte, la transformation, l'analyse et l'interprétation de ce qui peut être qualifié comme données «hard » à savoir les statistiques officielles et plus généralement les données produites par l'administration publique à différents niveaux (local, urbain, régional, national, international). Ces données ont été soigneusement harmonisées et stockées dans des bases de données, soumises à divers contrôles, complétées par l'estimation de valeurs manquantes et de métadonnées. Ces données représentent une valeur ajoutée exceptionnelle pour les personnes intéressées par la politique urbaine et de cohésion territoriale. Néanmoins, ces dernières années les décideurs publics ont révélé certaines lacunes ou des frustrations importantes liées à ces données, telles que le trop long délai de publication, la couverture insuffisante de certains sujet d'intérêt pour la cohésion territoriale et la définition top-down des données d'intérêt face à des demandes des données de plus en plus participatives.
Or, suite à la croissance exponentielle de l'information disponible sur Internet, un grand nombre d'informations concernant le développement territorial des villes est maintenant disponible sur le Web, en introduisant une concurrence claire pour les producteurs
classiques de données. Les soft data fournissent alors des solutions intéressantes aux lacunes de hard data mentionnés ci-dessus : un délai plus court de publication utile pour l'action publique, la couverture de nouveaux sujets d'intérêt et l'élaboration bottom-up
d'information sur mesure.