Autonomie et cognition sociale chez des patients cérébrolésés

L’autonomie et la qualité de vie des patients présentant des lésions cérébrales sont souvent affectées par des séquelles affectant différentes les sphères comportementales, physiques ou cognitives. Les troubles cognitifs perturbent différents domaines, comme la cognition sociale, la mémoire et les fonctions exécutives. La sévérité et la localisation des lésions peuvent avoir un rôle important sur la sévérité des troubles. Ces troubles sont qualifiés d’handicap invisible et impactent sévèrement la qualité de vie. Des difficultés d’autonomie sont souvent rapportées par les patients et touchent différentes dimensions de l’autonomie (i.e.psychologique, fonctionnelle, professionnelle, sociale et  numérique). Ce concept est en constante évolution, en fonction des changements de la société et l’évolution de la technologie. Dans sa conception actuelle, l’autonomie requiert une évaluation de l’ensemble de ses dimensions afin de mieux comprendre les difficultés des patients qui semblent multifactorielles. Cependant, le manque d’outil d’évaluation intégratif, valide et accessible au clinicien rendent l'identification et la compréhension des troubles rencontrés par le patient au quotidien. Par ailleurs, les difficultés de cognition sociale, couramment présentes chez les patients avec un traumatisme crânien, se manifestent dans différentes situations de la vie quotidienne allant de la simple utilisation des règles de politesse à la gestion de situations sociales plus complexes comme c’est le cas lors d’un entretien professionnel. L’autonomie implique également d’avoir recours à la mémoire prospective pour réaliser des objectifs au bon moment permettant notamment d’arriver à l’heure à ses rendez-vous. Dans la littérature scientifique, les liens entre l'autonomie et la cognition sociale ont peu été explorés. Notre objectif principal est de déterminer l’impact des troubles de la cognition sociale sur ’autonomie chez les patients. Nous souhaitons aussi déterminer les autres facteurs cognitifs et thymiques influençant l’autonomie. Enfin, nous souhaitons également valider une échelle d’autonomie multidimensionnelle permettant d’identifier les difficultés des patients. Pour cela, 120 patients avec un traumatisme crânien et 120 participants contrôles seront recrutés. Les performances des participants pour différentes tâches cognitives et échelles évaluant la cognition sociale, l’autonomie, la qualité de vie, la mémoire prospective et la thymie seront analysées.