Le projet émergent COVED (2021-2022) s’est proposé d’étudier de manière critique et distanciée les conséquences de la crise sanitaire liée à l’épidémie de coronavirus dans les écoles, collèges et lycées. Cette journée d’études en tire un bilan scientifique, qui se veut intermédiaire : les diverses communications présentent en effet des chantiers en cours, une recherche en train de se faire, dont certains aspects restent à poursuivre, d’autant plus que le contexte sanitaire et son issue sont toujours incertains. Dans le domaine scolaire, le défi de la continuité éducative se pose aussi à plus long terme, dans une perspective d’anticipation. Les mesures de confinement ou d’enseignement dégradé ont a mis à l’épreuve un système scolaire dont les vulnérabilités sont multiples. Elles peuvent concerner les fragilités (psychologiques, sociales, pédagogiques et organisationnelles) et les difficultés (conjoncturelles ou structurelles) des divers acteurs et institutions du système éducatif, comme des politiques publiques qui tentent d’y remédier, dans des contextes sociaux, territoriaux et scolaires inégaux. Dans une dynamique interdisciplinaire (sciences de l’éducation, histoire, sociologie, psychologie, STAPS), ce projet entend mettre en œuvre une approche globale, de la prise de décision ministérielle aux effets éducatifs et sociaux des épidémies et pandémies sur l’ensemble des acteurs de l’école, selon une double dimension. La première, historique et politique, entend mettre en perspective la gestion des crises sanitaires dans le système scolaire français, de la fin du XIXe siècle à aujourd’hui. Pour écrire cette histoire (qui est aussi une histoire du temps présent), le recours aux témoins s’est avéré indispensable, de même qu’une réflexion sur les traces, les archives et les mémoires des épidémies et pandémies qui bouleversent la société toute entière. La seconde dimension du projet analyse le rôle des acteurs éducatifs, du ministère à la salle de classe (même virtuelle ou « à la maison »), dans la mise en œuvre et la réception de la continuité pédagogique. Les travaux entrepris sont ancrés dans des recherches de terrain, au plus près des acteurs (personnels enseignants, éducatifs et administratifs), des élèves et des familles. Ils comportent également une dimension territoriale dans une région, les Hauts-de-France, particulièrement vulnérable aux risques économiques, sociaux et d’échecs scolaires.
Unités de recherche partenaires : Centre amiénois de recherche en éducation et formation (CAREF, UR UPJV 4697), Centre interuniversitaire de recherche en éducation de Lille (CIREL, UR Univ. Lille 4354), Centre de recherche et d’études histoire et sociétés (CREHS, UR Artois 4027), Institut de recherches historiques du Septentrion (IRHIS, UMR Univ. Lille – CNRS 8529)
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