À partir de leurs travaux respectifs en arts plastiques et en sociologie, Thomas Tudoux et Annabelle Allouch organisent une exposition sur le thème des formes d’incarnation de la méritocratie scolaire. Il s'agit d'une nouvelle phase (Phase 03 / 2023 - 2024 : Exposition et actions sur le territoire amiénois) d'un projet au long cours associant sciences sociales et arts plastiques et qui fait suite à une Recherche-création coopérative Les Méritophiles en partenariat avec l'INSPE de Bretagne, le Phakt Centre-Culturel-Colombier et Élise Tenret (Maîtresse de conférences en sociologie (IRISSO - Université Paris Dauphine)) (Phase 01 / 2019 - 2021) qui s'est poursuivie à Rennes en partenariat avec le Phakt - Centre Culturel Colombier et l'ISFEC (Institut Supérieur de Formation de l'Enseignement Catholique de Bretagne) en coopération avec Annabelle Allouch (Phase 02 / 2021 - 2022).
Du point de vue des intentions artistiques, le projet repose sur les éléments déjà décrits et qui donneront lieu à deux œuvres produites à Amiens. Pourquoi croit-on encore au mérite aujourd’hui ? Comment interroger l’incorporation des normes méritocratiques ? À partir de recherches-créations mêlant arts plastiques et sociologie sur les modes de croyances dans le mérite et la manière dont cette notion structure notre quotidien et nos identités sociales. Cette exposition portera sur les formes d’incarnation du mérite scolaire. À partir des traces collectées pendant les résidences de création coopérative précédentes, deux créations seront produites spécifiquement pour ce projet :
Le mérite c’est moi
(vidéo, 10 min environ) Avec une écriture graphique à mi-chemin entre le dessin d’enfant et l’illustration pour enfant, cette animation relate la rencontre surréaliste entre un groupe d’enseignant·es et une petite fille incarnant le mérite scolaire contemporain. L’élève va rapidement amener doute et malaise dans le cœur des professeur·es... pour qui elle devrait pourtant représenter le fruit de tous leurs efforts. En personnifiant l’idéal méritocratique dans une élève, cette fiction nous dévoile toute l’ambivalence et la violence de ce projet de société.
Les Ouinners
(crayon de couleurs sur papier, 30 dessins environ) À l’instar d’enfants qui, dans leurs jeux, s’inventent des mondes par la formule « on dirait que...». Chaque dessin nous propose, à hauteur d’élève, des propositions pour conduire notre société vers plus de méritocratie. Comme pour Le mérite c’est moi, la tension naît ici du conformisme tactique des dessins : entre douceur enfantine des coloriages et violence symbolique des propositions.
En fonction de la taille du lieu, d'autres œuvres antérieurs de l'artiste pourront compléter le projet comme :
- Les Immortels, série de peintures sur le culte de la performance
- Graals, série de sculptures sur le culte de la performance
- Récréation, vidéo sur l'évaluation en milieu scolaire
- 14,75/20, installation plastico-littéraire sur la dictée
- Stress, sculpture née de l'angoisse de son auteur
- Mes Idoles, portrait d'un élève à travers ses notes
