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Christine.Liefooghe[at]univ-lille1[POINT]frInitiés par des associations, des universités, des collectifs d’entrepreneurs ou des grandes entreprises en quête de nouvelles pratiques pour faire émerger les innovations, Living Labs et Fablabs sont aussi des outils adoptés par les territoires pour construire les ressources nécessaires à un développement fondé sur la créativité, l’expérimentation, l’entrepreneuriat et la révolution des technologies numériques. Les Fablabs offrent, en effet, la possibilité d’un prototypage rapide des innovations et la fabrication en petites séries. Les Living Labs font intervenir l’usager potentiel plus en amont du processus d’innovation (user innovation).
Fablabs et Living Labs sont très souvent de nature hybride, pris en tension entre dynamiques sociales et dynamiques institutionnelle ou économique. Ce sont aussi de nouveaux lieux urbains, dans les métropoles comme dans les espaces moins denses, qui s’ouvrent au reste de la ville à l’occasion d’évènements spécifiques (Gare Remix, hackathon, etc.). Ces nouveaux outils pour le développement, de l’échelle du quartier à celle d’une région ou d’un pays, sont en passe de devenir des modèles répliqués de territoire en territoire, par simple phénomène d’imitation de «bonnes pratiques», en France comme en Europe et dans le reste du monde. Pour autant, ces lieux et instruments sont peu problématisés et surtout présentés comme les lieux vertueux d’une supposée révolution du travail et de l’économie. Comment penser de manière critique et scientifique un phénomène encore marginal mais en pleine phase de diffusion ?
Le projet FABLIVING vise à explorer ces notions pour en analyser les origines, les modalités de diffusion spatiale, les présupposés politiques et les premiers bilans qui peuvent en être tirés. Ces lieux d’expérimentation sont-ils répliquables à n’importe quelle échelle et dans n’importe quel type de territoire (métropolitain, rural, etc.)? Sont-il réellement innovants? Sont-ils aussi ouverts sur la ville et la société qu’ils l’énoncent ou plutôt réservés à des spécialistes, des catégories sociales ciblées? Comment s’inscrivent-ils dans les espaces urbains et constituent-ils de nouveaux lieux voire de nouveaux espaces publics? Quelle part la puissance publique, qui est en demande de travaux réflexifs sur ces questions, peut-elle y prendre? Autant de questions qui visent à explorer la validité scientifique et opérationnelle des Fablabs et Living Labs. Pour ce faire, le projet FABLIVING vise à construire un réseau de partenaires qui pourront, dans un second temps, répondre à des appels à projet de recherche, de type ANR ou européens.
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