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Fictions d'Europe, un regard d'écrivains sur l'Europe (2016)France Culture - Table ronde fiction - Avril 2015 avec Arno Bertina
Rencontre Fictions d'Europe (2015)
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mediation[at]meshs[POINT]frDepuis 2015, la Maison Européenne des Sciences de l'Homme et de la Société et les Editions La Contre Allée ont invité des auteurs européens à produire des récits de fiction et de prospective sur les fondations et refondations européennes.
Ces textes commandés à des auteur-e-s sont ensuite traduits par leurs traducteurs et traductrices attitré-e-s, l’idée étant de souligner cette dimension, déterminante pour l’Europe, de la diversité et de la richesse de ses langues et donc de ses cultures et de ses regards.
Ce projet a donné le jour à la collection Fictions d'Europe, aujourd’hui composée de 10 titres.
Pour plus d'informations, veuillez contacter constance.bienaime[AT]meshs[POINT]fr, chargée de médiation scientifique et responsable de la collection Fictions d'Europe à la MESHS.
2015
En 2015, trois titres sont parus :
Des lions comme des danseusesArno Bertina | Des lions comme des danseuses
« On avait beau jeu d’affirmer qu’elles avaient été achetées, car certains explorateurs ou certains représentants de l’Etat français (…) avaient sans doute troqué ces œuvres contre peu d’argent, ou des babioles, ou des menaces. Aucune transaction inattaquable, certainement. Certes il était possible d’affirmer qu’en les volant on les avait sauvées mais c’était tout de même tordu. »
Terre de colèreChristos Chryssopoulos | Terre de colère
(traduction: Anne-Laure Brisac)
Au fil d’une déambulation composée de plusieurs tableaux, parfois fantasmagoriques mais toujours ancrés dans la réalité, Christos Chryssopoulos enquête et observe les symptômes d’un mal qui nous ronge. Il y pose le constat d’une société de surveillance, qui isole et oppose. Où l’incommunicabilité grandit au point que la colère s’impose (à nous) comme ultime possibilité de sortir de soi et fait de nous sa première victime.
Nous sommes ainsi tour à tour confrontés aux idéologies racistes, à la violence au travail, aux relations entre hommes et femmes, à la cellule familiale, au milieu scolaire, à travers un subtil jeu de dialogues qui rend compte des difficultés de communication entre ceux qui possèdent la parole et ceux qui ne l’ont pas.
L’auteur-narrateur apporte un commentaire à la manière d’un chœur antique entre chaque tableau et finit, dans le dernier tableau, par prendre corps en tant que personnage, en suivant un autre à son insu et rendant ainsi compte au lecteur de son mode opératoire.
Berlin, Bucarest-Budapest : Budapest-BucarestGonçalo M. Tavares | Berlin, Bucarest-Budapest : Budapest-Bucarest
(traduction: Dominique Nédellec)
Avec une grande liberté formelle, Tavares nous entraîne dans un voyage où nous suivons d’abord Martha, une jeune fille borderline, au fil de ses errements dans Berlin, pour assister ensuite au transport d’une statue monumentale de Lénine, de Bucarest jusqu’à Budapest, tandis qu’un violoniste rapatrie dans le trajet inverse le corps putréfié de sa mère…
Un diptyque qui nous expose sans relâche aux tiraillements du choix et à la difficulté de dépasser les frontières quelles que soient leurs formes.
Retrouvez en vidéo la soirée de lancement de la collection Fictions d'Europe, organisée au Théâtre du Nord à Lille le 15 avril 2015.
2016
En 2016, deux nouveaux titres sont parus :
Les enfants vertsOlga Tokarczuk | Les Enfants verts
(traduction : Margot Carlier)
Au XVIIe siècle, William Davisson, un botaniste écossais, devenu médecin particulier du roi polonais Jean II Casimir, suit le monarque dans un long voyage entre la Lituanie et l’Ukraine. Esprit scientifique et fin observateur, il étudie les rudesses climatiques des confins polonais et les coutumes locales. Un jour, lors d’une halte, les soldats du roi capturent deux enfants. Les deux petits ont un physique inhabituel : outre leur aspect chétif, leur peau et leurs cheveux sont légèrement verts…
Les pigeons de ParisVíctor Del Árbol | Les Pigeons de Paris
(traduction : Claude Bleton)
Dans un village isolé d’Espagne, Juan attend sur le pas de sa porte celles et ceux qui viennent pour exproprier le vieil homme de là où il a vécu et grandi. Ils sont jeunes et ambitieux, pressés de faire table rase du passé. Ce sont les enfants de Clio fille d’émigrés à Paris revenus au village le temps d’un été durant l’enfance de Juan. C’était alors les années 60, Clio rencontrait Juan, lui apprenait à lire et lui faisait découvrir un monde vaste et diversfié. Elle incarnait la promesse d’un avenir meilleur…
Retrouvez en vidéo la soirée "Fictions d'Europe, un regard d'écrivains sur l'Europe" organisée au Théâtre de Découverte à La Verrière le 10 octobre 2016 à l'occasion de ces publications.
2017 / 2018
En 2017 et 2018, trois nouveaux titres sont parus :
Le sommeil d'EuropeYoko Tawada | Le sommeil d'Europe
(traduction : Bernard Banoun)
Dans Le Sommeil d'Europe, la narratrice se remémore son arrivée à Vienne trente ans plus tôt. A l’époque, la jeune japonaise reçoit une bourse pour étudier la musique classique en Autriche. Elle découvre la ville lors de ses promenades matinales, se trouve être de plus en plus fascinée par l’architecture viennoise, son histoire, sa peinture et sa littérature (Brueghel, Hofmannsthal...). C’est ce nouveau souffle culturel qui lui inspirera de nouveaux projets de composition, et lui vaudra d’être invitée à la découverte de nouveaux horizons européens : Berlin. Dans la capitale allemande où elle s’installe, elle fait de nombreuses rencontres ; un guitariste australien qui ne souhaite parler qu’anglais, l’autrichienne Maria-Theresia qui vit avec un Slovène, et Polina qui vient d’Ukraine. Ces rencontres l’amènent à s’interroger sur la question des frontières, de l’identité et de l’appartenance à un territoire.
Ces histoires qui arriventRoberto Ferrucci | Ces histoires qui arrivent
(Traduction : Jérôme Nicolas)
Tout commence à Lisbonne, un trajet à bord du célèbre tram 28 mène le narrateur et sa compagne au cimetière où est enterré son ami, l’auteur italien Antonio Tabucchi. Il laisse un mot sur sa tombe, et c’est le prétexte pour revenir sur le cours de leur histoire commune...
Le coeur de l’EuropeEmmanuel Ruben | Le coeur de l’Europe
Le Coeur de l’Europe est le journal de bord d'un long séjour en ex-Yougoslavie, pays de montagnes et de rivières où cohabitèrent plusieurs langues, religions et alphabets. Emmanuel Ruben y délivre une vision de cette Europe qui, jadis, multipliait les tunnels et les ponts, et qui, aujourd'hui, multiplie les postes à ses frontières. Au cours de ce voyage, il privilégie la voiture puis le train ; paysages et villes défilent, délaissant les plages touristiques au profit des terres intérieures. Emmanuel Ruben boucle son périple à la frontière hongroise, théâtre de la crise migratoire actuelle.
Ces ouvrages ont été présentés au Théâtre du Nord à Lille le 25 janvier 2019.
En 2021
Eduardo Berti | Un Fils Étranger
Alors qu’il termine l’écriture de son roman Un père étranger, Eduardo Berti reçoit un colis inattendu contenant des photocopies du dossier que son père présenta à son arrivée en Argentine, dans les années 1940. Originaire de Roumanie et fuyant la Seconde Guerre mondiale, son père avait conservé jusque dans sa tombe de nombreux secrets, jusqu’à son véritable nom de famille.
Parmi toutes les révélations que comporte le dossier, la découverte de l’adresse de la maison natale de son père, dans la ville roumaine de Galati, anciennement Galatz, est comme un nouveau point de départ. Une invitation à entreprendre un voyage à la rencontre du pays natal de son père. Parti en Roumanie sans jamais imaginer qu’il naîtrait un livre de ce séjour, Eduardo Berti passe de l’autre côté du miroir, et devient l’étranger. Partir à la recherche de cette maison natale fut ainsi le premier pas vers Un fils étranger, comme un écho à Un père étranger.
Dans ce voyage à Galati, l’invention est au coeur de la reconstitution de l’histoire familiale. Pour combler les silences et les zones d’ombres imposées par le père, le fils n’aura d’autres recours que de lui inventer une histoire et d’accepter ce qui continuera de lui échapper, à l’image de cette fameuse maison familiale, au n°24, qui ne se trouve peut-être pas être celle que l’on pensait y trouver.
Catherine Mavrikakis | Impromptu
Québécoise par son père et allemande par sa mère, Caroline Akerman-Marchand, sorte d’alter ego de l’autrice, est une jeune Montréalaise, qui étudie l’allemand à l’université. Par une après-midi chaude de juillet, elle rencontre «Monsieur le professeur Karlheinz Mueller-Stahl», par hasard, à la banque. Le professeur d’allemand, connu et respecté, ne parvenant pas à retirer de liquide au guichet automatique, demande à son étudiante de lui prêter un peu d’argent.
Je me souviens de cette rencontre fortuite, impromptue, avec le professeur Mueller-Stahl, puisque mon existence en fut transformée et que ce moment vif constitue ma première conversation avec celui qui incarnera ce que je considère comme mon entrée en littérature et ma déclaration d’amour à la culture, la grande culture européenne.
Impromptu est le récit de la fascination qu’exerce l’Europe, « la vieille Europe » en Amérique du Nord, et particulièrement au Québec. Mais la réalité est parfois bien éloignée de cet imaginaire collectif, et c’est ce que va découvrir notre narratrice.Texte critique et un brin moqueur, autant sur le milieu universitaire que sur l’impérialisme culturel européen, Impromptu est aussi une histoire d’exil, de retour aux sources pour la narratrice qui tente de renouer avec ses origines allemandes.
Retrouvez plus d'informations sur la collection, les ouvrages et leurs auteurs/trices sur le site de la Contre Allée.
La collection Fictions d'Europe bénéficie du soutien de l'Etat et du Conseil Régional des Hauts-de-France.
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