Peu et mal défini, le futur est un problème épineux, tant pour les sciences sociales que pour les acteurs sociaux. Confrontés à l’incertitude et à l’indéfinition des déroulements à venir, ces derniers élaborent des outils d’anticipation et de projection constituant des prises pour l’action.
Interdisciplinaire, le projet FUGIT entend analyser les modalités de construction des appréhensions du futur par les institutions, en les envisageant comme un processus de co-production impliquant experts, décideurs et parties prenantes. L’hypothèse centrale du projet FUGIT est que le futur n’est pas construit uniquement sous la forme d’horizons de court, moyen ou long terme. Il est aussi produit par les institutions comme relevant de deux temporalités différentes : celle, continue, de la tendance ou de la transition d’une part, celle, discontinue de l’événement d’autre part. L’originalité de FUGIT est de centrer l’analyse sur la manière dont sont négociées les échelles temporelles pertinentes, la nature de l’enjeu temporel (tendance, transition, crise) à traiter, et comment ces cadrages du temps rejaillissent sur la manière dont le futur est saisi et anticipé pour l’action au présent.
Le projet FUGIT entend mettre en évidence comment ces appréhensions du futur varient selon deux dimensions : d'une part, en fonction de l’éloignement du futur anticipé et, d'autre part, selon le niveau de construction du problème à traiter. Il réunit des chercheurs issus de la sociologie, des sciences politiques, de la démographie, de l’histoire et de l’économie, et propose de mettre en comparaison des objets incarnant le double jeu d’échelles proposé : prospective à long terme en matière de sécurité alimentaire à l’échelle mondiale, prévision économique à court terme en France, techniques de projection démographiques etc. Le projet FUGIT se fonde sur l’étude exploratoire de
sources originales et inédites et dispose d’un fort potentiel de rayonnement international.
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