Les régions situées entre la Seine, le Rhin, la Meuse et la mer constituent sans conteste l’un des champs de batailles de l’Europe depuis le XVIe siècle. De la guerre de Quatre-vingt ans au Second Conflit mondial, les nombreuses campagnes militaires et batailles qui s’y sont déroulées ont provoqué destructions et modifications de paysages. Les divers moyens de défense (châteaux, places fortes, lignes fortifiées…) édifiés pour garantir l’intégrité de ces territoires étant souvent mis à mal, la conquête et la démolition de ces infrastructures constituent des trophées dont l’iconographie est relayée par la propagande. Après des périodes plus ou moins longues d’accommodement et d’immortalisation des dévastations de guerre à travers l’art, ces ruines sont régulièrement effacées grâce à la résilience des populations qui reconstruisent les villes et réaménagent les campagnes jusqu’à la prochaine invasion. Ainsi, certaines villes, comme Anvers, Maastricht, Lille ou Metz, et quelques champs de bataille, à l’exemple du chemin des Dames, connaissent plusieurs épisodes guerriers dont les traces se superposent, complexifiant la lecture des paysages et interrogeant le choix de l’oubli ou de la progressive conservation des ruines et des polémo-paysages.
Cette journée d’études s’inscrit dans le programme de l’Agence Nationale de la Recherche RUINES (les usages politiques et sociaux des ruines entre résilience, commémoration et patrimoine) coordonné par Stéphane Michonneau (https://ruines.hypotheses.org/).
Ce programme se développe en trois thématiques :
Les propositions de communication, en français ou en anglais, d’environ une demie page sont à envoyer avant le 27 juin 2022 par mail aux organisateurs (Delphine Dufour ; Mathilde Greuet ; Philippe Diest).
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