Contact
natalia.grabar[at]univ-lille3[POINT]fr
Les politiques domestique et internationale se croisent, et souvent leur rhétorique peut être contradictoire. Naturellement, la plupart des dirigeants internationaux adaptent leurs discours pour mieux refléter leurs intentions. En pratique, cela signifie souvent que les leaders politiques emploient (a) un langage relativement dur pour communiquer à leurs propres peuples, et (b) un langage plutôt diplomatique pour la communication internationale. Ce phénomène est bien compris par les théoriciens de relations internationales et les affaires internationales (Fearon 1994; Weeks 2008; Weiss 2013). S'ils sont bien utilisés, ces deux discours interagissent pour maximiser la crédibilité de la coercition potentielle tout en signalant l'ouverture vers des approches coopératives sur un point donné.
Malgré la nature intéressante du cas de la Corée du Nord, il existe peu de travaux sur la propagande internationale de ce pays. Actuellement, la plupart de travaux sur la rhétorique de la Corée du Nord sont focalisés sur l'analyse des discussions de son programme nucléaire (Rich 2012, 2014). D'autres travaux examinent la rhétorique belliqueuse, mais uniquement sur une dimension, par exemple, la provocation militaire (Joo 2015). Le manque d'attention à la rhétorique belliqueuse de la Corée du Nord en anglais laisse un grand vide dans nos connaissances actuelles, et la question est de savoir pourquoi ce pays a adopté ce mode de communication au niveau international.
Le projet ADELP a pour objectif d'investiguer la question de l'utilisation de la rhétorique belliqueuse de la Corée du Nord à destination de l'audience internationale, malgré le fait que la plupart de dirigeants considèrent de telles méthodes diplomatiques inefficaces. Pour étudier différentes questions de recherche en jeu, le projet commence par la collecte de données nécessaires, qui réunissent la propagande de la Corée du Nord en anglais telle que diffusée par les chaînes comme KCNA et Twitter. La période couverte va de 2007 à 2016, en distinguant la période intense de provocations de la Corée du Nord, et le régime transitoire vers Kim Jong Un. Ensuite, des méthodes de Traitement automatique des langues sont utilisées pour explorer ces données. Cela consiste en différentes étapes: classification selon les thématiques, description linguistique, indexation, négation et incertitude.
Il est supposé, par exemple, que selon les périodes et les thématiques les schémas de la propagande sont modifiés en augmentant ou diminuant la provocation.
Le projet ADELP reçoit le soutien de la MESHS dans le cadre de son soutien aux activités "de partenariat".
Il est également soutenu par la Hankuk University of Foreign Studies (Seoul, Korea) et le laboratoire Savoirs, textes, langage - STL
Responsable scientifique du projet: Natalia Grabar (université de Lille - sciences humaines et sociales, laboratoire Savoirs, textes, langage - STL) et Mason Richey (Hankuk University of Foreign Studies, South Korea)
URI/Permalink: