Interrogeant le masque comme objet ordinaire des sociétés marquées par la crise pandémique de la COVID-19, la recherche vise à en comprendre les usages sociaux, culturels et politiques, ainsi que les enjeux sous-jacents à ces usages dans différentes situations sociales (sportives, privées, publiques, etc.). Une méthodologie mixte de recherche (Creswell, 2003) est envisagée pour recueillir les données afin de comprendre les formes culturelles d’investissement dans le masque, ses vecteurs d’appropriation et d’acceptabilité sociale, a contrario les effets de résistance alors même que le masque demeure aujourd’hui un des outils à disposition du grand public pour se prémunir d’une infection. De la sorte, en s’intéressant à un objet matériel et à une « technique du corps » (Mauss, 1936) (le port du masque) comme fait social qui change nos interactions quotidiennes (Goffman (1973), il s’agit d’interroger 1/ les effets des représentations sociales et culturelles sur le port (et le non-port) du masque, ou encore d’interroger les formes de résilience des personnes touchées qui passent par l’analyse du discours qu’elles produisent ; 2/ des questions liées aux dynamiques sociales et culturelles générées par les attitudes et comportements à l’égard du masque et de l’épidémie, aux conséquences induites dans l’ordinaire des relations sociales ainsi qu’aux représentations et perceptions qui les sous-tendent et instruisent des comportements sanitaires et protecteurs différenciés selon les classes d’âges, les groupes sociaux d’appartenance, les zones géographiques touchées, la proximité affective ou spatiale avec des malades, les référents culturels, politiques ou économiques des populations ; 3/ des questions liées aux enjeux plus globaux de l’épidémie Covid-19 en essayant de comprendre les facteurs humains et culturels qui permettent, via le regard sur des techniques et objets de protection, d’engager des changements dans les modes de socialisation (gestes, schémas corporels, images du corps pour soi et pour autrui, etc. cf. Andrieu, 2002 ; Le Breton, 2008) où la présentation de soi est de mise, mais aussi les enjeux quant aux obligations et recommandations sanitaires afin d’engager une forme de résistance collective à la pandémie et une forme de résilience individuelle (Cyrulnik & Jorland, 2012 ; Cyrulnik, 2018) et collective (Marquis, 2009) face à l’épreuve épidémiologique et à ses conséquences.
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