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gregory.salle[at]univ-lille[POINT]frQu’est-ce que la « criminalité environnementale » ? Les classifications officielles, celles des institutions internationales en particulier, donnent à cette question une réponse à visée opérationnelle en distinguant par exemple le trafic d’espèces sauvages, le dépôt illégal de déchets toxiques ou l’extraction illégale de matériaux rares. Cette réponse est en même temps légaliste, en ce sens qu’elle s’appuie, sans les discuter, sur les normes légales établies. Ce projet entend problématiser les principes et les pratiques qui sous-tendent une telle catégorisation en s’attachant aux opérations de délimitation, de désignation, de qualification par lesquelles certaines atteintes à l’environnement sont définies comme des infractions, le cas échéant passibles de sanctions lourdes, et d’autres non, et ceci tant dans l’arène juridique que médiatique. La séparation entre ce qui est toléré et ce qui est répréhensible ne va pas de soi : elle est l’objet d’un incessant travail politico-juridico-administratif. Comment est fixée la limite entre les pollutions ou les dégradations légitimes et illégitimes ? Qui trace cette limite, qui fait « la part des choses » ? Selon quels critères, quelles conventions, quels principes ? À partir de quelles croyances, en fonction de quelles stratégies ? Quels intérêts se trouvent par là menacés ou au contraire ménagés ? C’est à cet ensemble de questions que nous souhaitons répondre, à partir d’enquêtes de terrain et d’études de cas.
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