Pour cette deuxième session du colloque DHNord2022 nous recevons les représentants de quatre infrastructures : le projet TRIPLE, l'infrastructure DARIAH, les consortiums Huma-Num et les plateformes du RnMSH, DHNord2022.
Intervention originale d'Émilie Blotière, Huma-Num, et Edward Gray, Huma-Num et DARIAH-EU
L'objectif de cette intervention est de présenter la plateforme de découverte GoTriple développée par le projet TRIPLE dont Huma-Num est le coordinateur. Le projet TRIPLE est financé dans le cadre de l'action Horizon 2020 "Recherche et Innovation de l'Union européenne INFRAEOSC-02-2019 Prototype de nouveaux services innovants". Le projet a débuté en octobre 2019 et s'achève en mai 2023, son consortium est composé de 21 partenaires issus de 15 pays européens. La présentation est composée de deux parties, les objectifs et impacts du projet à travers les principales fonctionnalités de la plateforme et une démonstration en ligne de GoTriple.
Cette plateforme s'adresse principalement aux chercheurs en sciences humaines et sociales en donnant accès à des ressources scientifiques issues de différentes bases de données européennes, des agrégateurs et également des répertoires variés. Trois principaux types de données sont mis à la disposition des utilisateurs :
- publications et jeux de données
- profils de chercheurs
- projets de recherche
L'ensemble des ressources couvre 10 langues (allemand, anglais, croate, espagnol, français, grec, italien, polonais, portugais et ukrainien) et les données multilingues ont été enrichies et annotées grâce à un travail d’alignement des vocabulaires en 10 langues, ce qui les rend aisément accessibles quelque soit la langue de l’utilisateur.La plateforme donne accès à la ressource elle-même en pdf lorsqu'elle est disponible sur le site d'origine.
Parallèlement à cette ouverture nouvelle en terme de multilinguisme, la plateforme a également été créée pour accroître la visibilité des chercheurs européens au delà de leurs frontières nationales, notamment en donnant accès à leurs travaux dans leur langue native mais également en proposant des services pour se connecter entre chercheurs et faciliter des opportunités collaboratives interdisciplinaires. Les chercheurs ont ainsi la possibilité de créer leurs profils, de présenter leurs travaux et de se connecter via un réseau social qui fonctionne par cooptation selon les centres d'intérêts.
Un système de recommandations facilite la recherche de profils ou de ressources ciblées par l'utilisateur, un outil d'annotation open source permet là aussi de partager ses commentaires avec d'autres utilisateurs.
La plateforme GoTriple s’inscrit dans un contexte européen d’une part en tant que service de découverte de l’infrastructure de recherche européenne OPERAS (Open Scholarly Communication in the European Research Area for Social Sciences and Humanities), soutenue en France par l’infrastructure OpenEdition avec le soutien d’Huma-Num et d’autre part au sein de l’EOSC (European Open Science Cloud) en intégrant les principes et recommandations de la Science Ouverte telles que les données FAIR - et parce qu’elle est proposée sur le portail EOSC.
Dans cette perspective de science ouverte, la plateforme a également développé un service de financement participatif pour aider les chercheurs en SHS à financer de petits projets via la
participation large des citoyens. La finalité de ce service est également d'accroître l'impact de la recherche en sciences humaines et sociales, de susciter la curiosité et l'intérêt du plus grand nombre. Le consortium TRIPLE développe des initiatives communes avec un autre projet Horizon 2020, COESO, coordonné par l'EHESS, qui vise à établir une collaboration entre la communauté scientifique des sciences humaines et sociales et les acteurs socio-économiques de la société civile.
Un autre aspect fondamental qui a conduit le projet depuis son commencement est l'approche centrée sur les besoins utilisateurs. Ces derniers sont impliqués depuis la création de l'interface, allant du design des pages de la plateforme, aux services innovants et aux fonctionnalités à développer. Grâce à des interviews, des enquêtes et des ateliers, l'équipe de développement s'est concentrée sur les remontées d'informations des futurs utilisateurs potentiels de la plateforme. Des chercheurs et des non chercheurs sont donc régulièrement associés au projet, qui a la particularité de s'arrêter un an après la date officielle de mise en ligne de la version finale. La dernière année du projet doit permettre d'engager les utilisateurs de la plateforme et de bénéficier de leurs retours pour améliorer l'utilisation de la plateforme.
Intervention originale d'Adeline Joffres, Huma-Num, et Laurent Tessier, Institut catholique de Paris
Intervention originale de Chiara Chelini et Myriam Danon-Szmydt, Réseau national des Maison de Sciences de l'Homme, Nicolas Thély, Rennes 2, et Serge Wolikow, Université de Bourgogne
Le Réseau national des Maisons des Sciences de l’Homme est un groupement d’intérêt scientifique (GIS) adossé à une unité d’appui et de recherche (UAR), fédérant 22 maisons des sciences de l’homme sur le territoire national. Lieu de coordination d’actions inter-MSH, il permet de porter au niveau national des sujets considérés « phares » pour et par les MSH, afin qu’ils aient une ample visibilité et résonance. Les MSH peuvent ainsi trouver dans les événements organisés par le RnMSH un lieu de discussion entre collègues avec une « casquette » métier similaire, elles peuvent échanger des bonnes pratiques, trouver des solutions à leurs problématiques, proposer des modes de fonctionnement et des méthodologies à reproduire potentiellement au sein de chaque MSH intéressée à les adopter.
Le présente article précise le mode d’organisation de quatre réseaux de plateformes technologiques fédérés par le RnMSH, avec un accent particulier mis sur le réseau scripto, dédié aux humanités numériques et au cycle de vie des données textuelles, prenant en compte les plateformes de numérisation (archives nativement numériques ou devenues numériques) consacrées à l’accompagnement des chercheurs et ingénieurs dans ce domaine.
Le RnMSH fédère différentes catégories d’actions et de groupes de travail: des réseaux thématiques (crises sanitaires et environnementales, relation homme-animal, mémoire etc) ; deux groupes de travail réunissant ingénieurs et chercheurs par « casquette » métier (un groupe « HAL » fédérant les personnels en charge de l’information scientifique et technique et un groupe sur la « recherche partenariale et participative au sein des MSH » réunissant les chargés de valorisation ou de médiation scientifique) ; cinq réseaux des plateformes technologiques, nommés, sur la base de leur champ disciplinaire, audio-visio, cogito, scripto, spatio, data et labelisés ou en cours de labellisation par le conseil scientifique du RnMSH. Pour les premiers quatre, le Réseau a lancé une animation inter-MSH, composée de séminaires, ateliers, réunions de travail qui porte sur des objets d’intérêt commun, en présentiel ou distanciel, permettant de fédérer une communauté.
Chaque réseau de plateformes s’est doté depuis l’été 2021 d’un comité de pilotage, composé de membres du RnMSH, des ingénieurs et chercheurs impliqués dans les MSH travaillant dans le domaine afférent à chaque réseau : ingénieurs en productions audiovisuelles et chercheurs documentalistes pour audio-visio, responsables de plateformes en cognition et recherche comportementales pour cogito, ingénieurs géomaticiens et pilotes de drones pour spatio, ingénieurs en humanités numériques et chercheurs pratiquant les humanités numériques pour scripto. Les plateformes fédérées par le réseau « data » sont animées en revanche par l’IR* Progedo, avec laquelle le RnMSH travaille en étroite collaboration : les plateformes universitaires de données sont implantées au sein des MSH et une journée commune Progedo - RnMSH a été organisée à la MSHS-T Toulouse en avril pour la sensibilisation des communautés scientifiques en SHS à la culture des données.
Pour revenir aux réseaux des plateformes animés par le RnMSH, l’objectif de cet article est de donner un aperçu du travail effectué par le réseau scripto, dédié aux humanités numériques.
Après des réunions de concertation inter- MSH au cours desquelles ces dernières ont exprimé leurs besoins en matière de thématiques à porter au niveau national (juin – septembre 2021), un comité de pilotage composé par la MRSH, la MMSH, la MSHE et la MSH Clermont-Ferrand et coordonné par le RnMSH a proposé une programmation qui tient compte de ces sujets d’intérêt commun, avec séminaires, ateliers, accompagnement de projets. Les thématiques ainsi proposées ont été les suivantes :
- L’accompagnement de projets portés par les MSH déposés dans le cadre de l’appel Collex- Persée (date limite décembre 2021). Ce même travail avait été également réalisé pendant l’année 2020 ;
- Une programmation au sujet du cycle de vie de la donnée textuelle. Cette même thématique s’articule autour de différents événements : des ateliers de travail au sujet de plans de gestion de données (PGD) ad hoc pour les données textuelles. Les MSH travaillent sur des projets concrets en cours pour arriver à proposer des briques de PGD, applicables et à partager au sein des MSH ; des séminaires ouverts à des personnalités extérieures aux MSH et au RnMSH, travaillant au sein de leurs structures sur des plans de gestion de données concernant les données textuelles et sur les enjeux de la science ouverte liés aux données textuelles. Dans ce cadre deux présentations des Consortia Huma-Num ont été tenues par le consortium MASA (sur les données issues de l’archéologie) et Cahier (sur la réutilisabilité des données textuelles). D’autres invitations sont à prévoir à l’avenir.
- La recherche et la patrimonialisation : numérisation 2D et 3D. La MSHE (Besançon) présente ses initiatives de numérisation, de la 2D (texte) jusqu’à la 3D (objets et vestiges archéologiques), réalisées en collaborations avec des musées de la région. L’objectif de ces séances est celui de proposer des « lignes guide » pour les MSH qui souhaiteraient initier une activité dans ce domaine.
L’animation mise en œuvre témoigne du dynamisme d’une structure qui impulse et valorise l’intelligence collective inter-MSH, avec la capacité de s’appuyer sur les métiers d’ingénierie et de recherche présents dans les MSH ainsi que de susciter le développement de nouveaux métiers.
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