La représentation artificielle du hasard apparaît comme le lieu même où l'aléatoire est senti, pensé et traduit dans une histoire des comportements et des institutions. Qu'elle se donne comme mise en scène, mise en images ou mise en récit de la survenue aléatoire des événements, comme expérience de pensée scénarisée, comme développement complet d'un monde possible ou comme simple projection révélatrice d'un état de choses, cette représentation s'impose comme la réalité perceptible de la contingence.
Le projet interdisciplinaire ALEA appuiera ses analyses de la représentation du hasard depuis le début de la modernité sur l'indispensable croisement méthodologique des principales approches du phénomène : historiographie, histoire des sciences, histoire et théorie de la littérature, philosophie esthétique et épistémologie. Il vise à mesurer ce que la capacité de projection et de prévision des sociétés doit depuis le début de la modernité à leur faculté de figuration du réel.
ALEA 2017-2018 permettra, au fil de 2 réunions d'orientation structurelle et de 3 ateliers de travail thématiques programmés à la MESHS, à l'UPJV (Amiens) et à l'université d'Arras, de mai 2017 à septembre 2018, l'articulation et la progression d'une réflexion commune à l'ensemble des équipes participant au projet.
Ces séances aboutiront au dépôt en 2018 d'un projet ANR (ALEA 2019-2022) coordonnant l'ensemble des actions (ateliers, séminaires, colloques et journées d'études) prévues dans chacune de ces équipes, ainsi qu'à la publication d'un premier ouvrage collectif correspondant aux résultats du projet ALEA 2017-2018.