Envisager une approche méthodologique et interdisciplinaire de l’interdisciplinarité en faisant un usage coordonné des Science studies (comme définies par Pestre 2006) et des Sciences de l'information et de la communication (SIC) en partant de l'observation de deux phénomènes émergents à partir des années 2000 : d'une part, l'inflation et la dissémination des dynamiques interdisciplinaires des sciences positives jusqu'aux sciences humaines et sociales stimulées par des politiques institutionnelles et des intérêts sociaux, et, de l'autre, le développement de la pratique scientifique informatisée en sciences humaines au sein d'un dispositif numérique de mise à disposition des sources et résultats de la recherche.
En effet les liens entre humanités numériques et pluri- et inter disciplinarité sont soulignés d’emblée dans la littérature (Cormerais et al. 2014) Aurélien Berra indique « l’interdisciplinarité naturelle du champ » et la nécessité de « saisir ce qu’elles doivent aux inflexions des sciences humaines et sociales, autant que ce qu’elles doivent à l’informatique. » Mais surtout, il oriente vers la tâche de « retracer des évolutions partiellement indépendantes » (Berra 2015).
La dimension réflexive de la présentation s'appuiera sur l'expérience de la plateforme d'édition d'archives et de manuscrits EMAN (ITEM/CNRS), une plateforme de publication numérique pour la constitution, la diffusion et l’exploitation de collections et de corpus.
Références
Aurélien Berra, « Pour une histoire des humanités numériques », Critique, 819-820, 2015/8, 613-626
Franck Cormerais, Olivier Le Deuff, Amar Lakel et David Pucheu (2016), « Les SIC à l’épreuve du digital et des Humanités : des origines, des concepts, des méthodes et des outils », Revue française des sciences de l’information et de la communication, 8, 2016, DOI : 10.4000/rfsic.1820
Dominique Pestre (2006), Introduction aux Science studies, coll. Repères, Paris, La découverte
Intervenante: Marie Dupond (Réseau Usages des patrimoines numérisés)
Marie Dupond est docteure en épistémologie et histoire des sciences. Elle a soutenu sa thèse intitulée « L’édition de la correspondance de Gaspard Monge 1795-1799 : ce qu’elle révèle de l’engagement public d’un géomètre au cours de la Révolution française », en juin 2014, au département de philosophie et histoire des sciences de l’Université d’Athènes (Grèce). Une édition électronique du corpus de la correspondance du géomètre est en cours de préparation sur la plateforme EMAN (ITEM/CNRS/ENS). Ses recherches actuelles portent sur les rapports entre domaines de connaissances, entre théorie et technique au travers d’une observation des pratiques dans les environnements numériques.
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