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modile.laforgecharles[at]univ-artois[POINT]frMes recherches portent essentiellement sur la religion romaine, et plus particulièrement sur les cultes privés et semi-publics. L’originalité de ma thèse, soutenue en décembre 1998 sous la direction de John Scheid, reposait sur le fait que les cultes privés n’ont guère intéressé les chercheurs et ont été très longtemps négligés au profit des cultes publics. L’approche des cultes privés n’étant pas aisée, dans la mesure où les sources littéraires n’apportent guère de renseignements, je me suis tournée vers l’archéologie, d’où mon intérêt pour Pompéi et Herculanum. J’ai donc fondé en grande partie mes recherches sur l’observation du matériel archéologique, ce qui m’a permis d’envisager une étude à la fois sur le plan historique et sur le plan archéologique.
Cette thèse a été en partie publiée en 2009 sous la forme d’un ouvrage sur La religion privée à Pompéi, ouvrage qui traite essentiellement des différents aspects de la religion domestique des Pompéiens et sur les pratiques cultuelles au sein de la maison et dans les nécropoles. La pratique religieuse concerne l’ensemble des habitants, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, commerçants ou artisans. La religion est omniprésente à l’intérieur des maisons, sur les façades, aux carrefours sans oublier, naturellement, les temples publics. Cette omniprésence du sacré révèle une imprégnation de la vie quotidienne par la religion traditionnelle. Toute la documentation de cette cité montre une intense religiosité. Ce travail a permis de mieux cerner les comportements religieux dans le cadre privé.
Néanmoins, les cultes privés ne se résument pas à la pratique quotidienne dans le cadre étroit de la maison, de la boutique ou de l’atelier : les populations vénèrent également des divinités en dehors de ces lieux, qu’il s’agisse des cultes de carrefours ou des cultes des associations professionnelles ou de jeunesse. En effet, le Pompéien, en dehors du culte domestique, est confronté à d’autres “champs” religieux qui, tout en n’étant pas du domaine du privé proprement dit, n’en sont pas pour autant publics : c’est à cette limite entre public et privé que se situent les cultes compitaux, cultes collectifs célébrés sur les nombreux autels rencontrés aux principaux carrefours de la cité
pompéienne. Ceux-ci appartiennent aux popularia sacra, étant à la fois publics et privés. Le culte compital est célébré et financé par les magistri uici, qui sont pour la plupart des affranchis, au nom des habitants du uicus. La plupart des autels extérieurs sont situés aux carrefours et sont dédiés aux Lares compitales ou Lares des carrefours.
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