En collaboration avec l'Université du temps libre (UTL)
Dans la mémoire collective européenne, la police sous Napoléon s'incarne dans la personne de son principal ministre, Fouché, et du chef de la Sûreté, Vidocq. Un ancien massacreur (le «mitrailleur de Lyon» sous la Terreur) et un ancien bagnard auraient mis en place un appareil policier brutal et inquisiteur, d'une efficacité stupéfiante, capable de renseigner l'Empereur sur tout ce qui se disait dans l'Empire et d'étouffer dans l'oeuf les conspirations.
Les travaux historiques récents révèlent une tout autre situation, parlant même de «trompe-l'oeil» et d'impuissance. La police, ou plutôt les policiers doivent en effet composer avec des situations locales complexes où ils ne sont pas certains d'avoir le dernier mot. Dans la pratique et hors de Paris, le système policier napoléonien paraît bien faible. Comment alors s'est fabriquée cette image d'une police omnisciente et omnipotente?
Catherine Denys est professeur d'histoire moderne et vice-présidente Recherche à l'université Lille 3.
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